Réchauffement climatique inquiétant !

Pour discuter comme au bistrot notamment de ce qui ne touche pas trop la truffe.

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Leromain84
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Message par Leromain84 »

Salut à tous.
Je ne sais pas si cela à une influence, avec une mise en séve plus précoce mais ma production se fait de + en + tôt dans la saison.
J'ai récolté mes première truffes les :
- 2004: 5 décembre
- 2005: 25 novembre
- 2006 : 8 novembre
- 2007: 26 Octobre
Et vous que penser de cet état de fait. Merci JM
Dernière modification par Leromain84 le 06 nov. 2007 17:46, modifié 1 fois.
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galistruffe
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Message par galistruffe »

je pense que cela n a rien a voir avec le réchauffement climatique meme s il est evident qu il change .Cette année il y aura "beaucoup de truffes " en début de saison parce qu il a bien plue en juin et juillet et donc pas mal de truffes ont commencées leur dévelopement tres tot .Par contre chez moi dans le sud est il y aura tres peu de truffes en mars et avril voir meme fevrier vue que les pluies d automne ont été inexistante .Esperont meme qu il y en ai quelques une car sans arosage je ne vois comment les truffes pourait résister a 4 mois de deficit idrique .
jerome
cm
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Message par cm »

a vous lire il semblerait que tout se passe de la meme manière.Alors comment se fait-il que sur une parcelle et meme sous un arbre on peut voir des grossissement à des periodes decaleés? Pourquoi y-at-il des grossissements qui se font en juillet,aout, septembre, octobre ,novembre,decembre et meme janvier et cela sur une meme parcelle? La truffe est tres complexe et il n'y a aucune possibilité de maitrise car cela dépend un de la structure du sol et de tout ce qui s'y trouve,deux de la temperature qui varie enormement meme sous 1 arbre, trois de l'hygrometrie là aussi beaucoup de variations en fonction des 2 précédents,
donc il est tres difficile d'affirmer et de donner une marche à suivre tellement il y a de difference d'un endroit à l'autre et je sais de quoi je parle.
Maintenant savoir ce qu'il faut faire non je ne sais pas car il y a trop de parametres*incontrolables* pour savoir. La seule chose c'est qu'il faut avoir la chance d'avoir un bon sol, mais là encore y en a qui veule faire de la truffe dans 50% d'argile alors que ça c'est vraiment du reve.CM
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melano
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Message par melano »

C'est rigolo cette histoire de réchauffement climatique. J'ai assisté l'autre jour à une conférence sur les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité.

Tout ce qu'à dit le conférencier était applicable à la truffe même si les exemples étaient pris avec des oiseaux.

Pour résumer :
- le réchauffement va entrainer des boulversements dans les écosystèmes.
- pour survivre deux solutions : s'adapter ou migrer
- à terme entre 25 et 40% des espèces devraient disparaitre (dans le siècle prochain)
- lors des migrations, les espèces généralistes s'en tirent bien mieux que les spécialistes
- les spécialistes souffrent de la concurrence des généralistes lorsqu'elles arrivent dans leur nouveau milieu qui est souvent déjà occupé par une espèce généraliste.
- pour s'adapter en restant sur place, il faut être polymporphe et ne pas trop souffrir des décalages de la phénologie engendrés par le réchauffement.

Appliqué à la truffe cela pourrait donner :

- les espèces généralistes et polymorqphes (aestivum, brumale ...) ne devraient pas avoir trop de pbs

- les espèces spécialistes (la mélano) devrait avoir énormément de mal

- si elle peut migrer, elle va gagner des zones plus au nord et quitter le sud (trop chaud et aride)

- si elle ne peut pas migrer, elle devra s'adapter mais vu sa spécificité, c'est pas gagné.

D'autant plus qu'à mon avis, elle va souffrir des décalages de phénologie avec les espèces qui l'accompagnent. Imaginons qu'à un certains stade de la vie de la truffette, elle est besoin d'un représentant de la microfaune du sol lui même à un stade précis de sa vie. En raison du réchauffement, cet insecte aura peut-être pondu plus tôt, ses larves auront grandi plus vite... Si bien que truffette ne rencontrera jamais son insecte au stade précis.

C'est ce qu'on observe dans bien des écosystèmes où les oiseaux par exemple n'arrivent plus à pondre à la bonne date vu l'avancement de l'apparition des bourgeons sur lesquels se calent les chenilles qui accélèrent leur cycle vu qu'il fait plus chaud. Bilan, les mésanges ont du mal à nourrir leurs petits parce qu'à l'éclosion des oeufs, il n'y a plus de chenilles.

J'ai pensé à ça pour tenter d'expliquer des difficultés de production de mélano dans les vieux bassins trufficoles.

Fred
cm
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Message par cm »

melano a écrit :C'est rigolo cette histoire de réchauffement climatique. J'ai assisté l'autre jour à une conférence sur les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité.


- les espèces spécialistes (la mélano) devrait avoir énormément de mal

- si elle peut migrer, elle va gagner des zones plus au nord et quitter le sud (trop chaud et aride)



J'ai pensé à ça pour tenter d'expliquer des difficultés de production de mélano dans les vieux bassins trufficoles.

Fred
Pour avoir de la melano au Nord (il y en a déjà) ne semble pas etre une solution à cause du gel fréquent chaque année.
Maintenant pour ce qui est des vieux bassins, savez vous que la décalcification est un phénomène naturel et que suivant les cultures 400 à 600 kilos de chaux disparaissent par hectare, or la truffe en est friande donc il y a peut-etre davantage de perte, or dans des cultures normales on amende regulièrement ce que l'on ne fait pas en truffes est-ce que ce ne serait pas une raison de ces pertes de truffes?CM
filipe

Message par filipe »

Salut truffalou , reste juste à savoir ce qu'est le bon équilibre pour notre chère mélano .
filipe.
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melano
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Message par melano »

Maintenant pour ce qui est des vieux bassins, savez vous que la décalcification est un phénomène naturel et que suivant les cultures 400 à 600 kilos de chaux disparaissent par hectare, or la truffe en est friande donc il y a peut-etre davantage de perte, or dans des cultures normales on amende regulièrement ce que l'on ne fait pas en truffes est-ce que ce ne serait pas une raison de ces pertes de truffes?
Encore une fois, tu vois juste Maurice. Par chez nous, dans l'est du Périgord, il se fait beaucoup de noix. Certaines plantations souffrent depuis quelques années. Feuilles petites, qui tombent, arbres malades, production en chute libre.

C'est le cas de celle d'un de mes voisins qui a qques truffiers. Grosse panique au printemps, les arbres ne sont pas beaux, passage d'un spécialiste qui prend des feuilles, un peu de terre.

Les acariens sont suspectés, un traitement antimousse lourd est envisagé avec conjointement des traitements chimiques. Perso, comme j'habite à environ 100 m de la plantation je commence à me faire un peu de soucis parce que leurs pulvérisateurs sont assez puissants.

Mais il y a 15 jours, je vois mon voisin qui répare un tombereau. Tout sourire, il me dit que c'est pour mettre de la chaux... dans ces noyers. En fait son sol manque sérieusement de calcium d'où les problèmes de ces noyers. OUF, un bon chaulage et ça ira mieux. On va éviter les pesticides.

Si ces noyers manquent de calcaire, je n'ose pas imaginer ce qui se passe dans ses plantations truffières qui jouxtent ses noyers (production de brumale exclusive qui déborde dans les noyers / plants de 20 ans travaillés en ligne).

Perso, j'amène tous les deux ans un peu de lithotamne manuellement au pied de mes arbres. Mais j'hésite à changer pour de la dolomie en poudre plus riche en magnésium.

Vos avis (dans un autre post spécial que je crée)?

Fred
cm
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Message par cm »

truffalou a écrit :Bjr, :unsure: Une façon de procéder et de faire une analyse au moment ou tout marche bien dans la truffière pour avoir sa réfèrence puis une autre analyse lorsque l'on voit une dégradation du milieu le tout par un bon labo de sol,et de corriger les différences intervenues entre temps , si le terrain ne convient il sera impossible de le modifier ou très partiellement
Pour pouvoir corriger un sol il faut savoir quels sont les éléments absorbés par le végétal, or pour la truffe on ne sait rien, donc comment dans ces conditions peut-on rectifier les diffécences puisque l'on ne sait pas QUI est à l'origine de ces différences.Est-ce la truffe, des bactéries d'autres végétaux, etc. ?CM
chenetruffier
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Message par chenetruffier »

oui, c'est vraiment compliqué.
enfin, le mieux est encore d'essayer de la maintenir dans un biotope bien vivant ...et d'observer ce qui semble être bon ou pas chaque année ! sachant que chacun sera un cas particulier.
Alex
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Message par cm »

chenetruffier a écrit :oui, c'est vraiment compliqué.
enfin, le mieux est encore d'essayer de la maintenir dans un biotope bien vivant ...et d'observer ce qui semble être bon ou pas chaque année ! sachant que chacun sera un cas particulier.
Alex
Et oui, c'est un cas particulier CHEZ CHACUN et même je serai encore plus précis c'est particulier sur chaque parcelle. C'est pour cela que je m'élève contre tous ces gens que l'on qualifie de *techniciens ou formateurs* car on ne peut pas reproduire ce qui donne des resultats d'une parcelle à une autre. C'est pour cela que je dis qu'il faut faire attention quand on donne des infos sur un résultat car cela fait croire immédiatement (betise humaine oblige)
que l'on a la recette miracle. C'est pour cela que je m'élève contre des infos NON VERIFIEES basées sur des *on-dit* et c'est pour cela qu'on est dans la panade parce que l'INRA a fait mettre sur le marché des plants soi disant truffiers qu'on a mis 30 ans à s'apercevoir que ce n'était pas le cas. Mais c'est pas pour autant que ce même INRA change son fusil d'épaules puisqu'il persiste avec les clones ou du moins les clowns. Y a-t-il des gens assez passionnés pour faire changer cela? J'en doute très fort vu les nombreux messages que l'on peut lire ici et là. Et pourtant il y a tant à faire surtout quand on voit la notoriété du MOT truffe, je dis bien MOT et non pas truffe, quand on voit le nombre impressionnant de tonnes de chinoises qui se vendent cela fait rêver. CM
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cesar a écrit :Bonjour à tous - salut CM

Je suis tout à fait d'accord avez toi sur le fait que l'on généralise trop

Mais là où je ne suis pas d'accord avec toi ce sont sur les avancées techniques que l'on a connues ces dix dernières années :
les plants mycorhizés sont nettement meilleurs qu'il y a dix ans.
L'arrosage a fait progresser la production.
La taille des arbres qui est liée à l'irrigation est en train de se généraliser grâce à des personnes comme Jérôme.
Que certains se soient plantés c'est regrettable mais ce qui est une certitude on se plantera encore malheureusement ; et que la vie est ponctuée d'échecs et de réussites. Enocre merci à grossetruffe.com de nous mettre en relation pour que l'aventure continue.

César
D'abord que l'on soit ou pas d'accord avec ce que je dis m'importe peu étant donné que ce que le terrain m'a montré ne me permet toujours pas de maitriser ce champignon. je ne suis pas comme certain qui affirme que ce qu'ils font est la solution idéale à part qu'ils oublient le principal c'est d'avoir laissé * des témoins* pour comparer si effectivement les résultats provenaient bien des interventions qu'ils avaient réalisées ou si tout simplement ils étaient sur un lieu favorable. Car il ne faut pas oublier qu'un résultat ne peut-être valable que si en fonction des témoins il y a vraiment du positif et 2- si le même schéma reproduit en un autre lieu donne aussi du positif.
pour moi quand je relis Chatin je ne vois pas où sont les avancées, je regrette pour moi le plant mycorhizé naturellement est supérieur que celui élaboré dans le nid douillet des pépis.
pour l'arrosage ce n'est pas une nouveauté seul les comportements commencent à changer ,
quant à la taille préconisée par Jérome voir ce que je viens d'écrire au début. pour moi je persiste à dire que le sol est le principal facteur, 2- c'est possible que de renouveler le racinaire puisse aider mais j'en suis pas convaincu( ex. place sauvage où la main de l'homme n'intervient pas et qui pourtant chaque annnée favorable donne du positif).
Tant que l'on ne travaillera pas sur le sol on sera à coté, mais là ça ne rapporte pas des royalties comme les plants. Et là C'EST LE PROBLEME.CM
chenetruffier
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Message par chenetruffier »

tu as raison maurice. le sol est un facteur primordial.
les autres sont secondaires, relativement, mais nécessaires tout de même.
Si cela t'intéresse, j'y travaille beaucoup, je vais voir si je peux m'associer aux projets de recherche engagés par la région LR. Est-ce que tu es intéressé pour participer à des essais en truffière ?
Alex
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Message par cm »

chenetruffier a écrit :tu as raison maurice. le sol est un facteur primordial.
les autres sont secondaires, relativement, mais nécessaires tout de même.
Si cela t'intéresse, j'y travaille beaucoup, je vais voir si je peux m'associer aux projets de recherche engagés par la région LR. Est-ce que tu es intéressé pour participer à des essais en truffière ?
Alex
Bjr,
Soyons clair. Actuellement et d'après les constatations que nous avons on peut dire:
1- Le sol est le facteur le plus important.
2- l'hygrometrie et la temperature ont un role déterminant non seulement pour la fructification mais surtout pour le développement de la truffe.
3- Qu'il est bien entendu dans le cas de nos connaissances actuelles le besoin d'avoir un arbre.
Que peut-on faire?
1- au niveau du sol, RIEN pour la simple raison que l'on ne *connait pas* les besoins nutritionnelles de la truffe et tant que l'on ne le saura pas, * tous les essais* qui seront entrepris ne pourront déboucher que sur des incertitudes. Donc perte de temps et d'argent.
2- A part que l'on puisse arroser, il est matériellement impossible de pouvoir gerer les conditions climatiques.
3- L'arbre, je pense qu'il doit y avoir possibilité d'intervenir au niveau du racinaire, mais le passé nous a quand même démontré que ce n'était pas la cause de la dégradation, alors soyons prudent en la matière.
en conclusion, on peut dire que jusqu'à présent on a fait fausse route et on ne peut que constater par la teneur de certains messages que cela va continuer. Donc je ne pense pas
dans ces conditions que l'on soit pret à faire remonter le tonnage, j'espère me tromper mais malheureusement je ne le pense pas.
La seule solution serait de mettre un terme à toute cette *mascarade* que l'on fait pour la truffe, et surtout que les instances federales s'occupent vraiment de *défendre* les passionnés au lieu de ne penser qu'à se faire subventionner. Quand on voit que la chinoise
remplit les pots de brisures en lieu et place de la melano et que cela est indétectable par un petit tour de savoir faire, certains organismes pourraient quand même se poser la question où passent ces tonnes de chinoises?
pendant ce temps là on préfère plutot emmerder ceux et celles qui consacrent leur terrain sans aucune garantie d'avoir ce magnifique tuber, plutot que de les encourager.
Maintenant, Alex pour ce qui est du programme LR je connais les acteurs et pour moi ils sont
* incompetents* et il manque en plus de serieux dans le travail, ayant pu juger en son temps.
Donc pour finir il faudrait repartir sur de nouvelles données, mais pour cela il faudrait le vouloir
mais je ne crois pas que ce soit le cas.CM
rabase
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Message par rabase »

c'est magnifique ca a l'air au cordeau mais sur la photo on dirait que c'est planté serré
pourquoi la lavande
elle est récoltée ou est ce pour occuper la place dans l'interligne?
chenetruffier
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Message par chenetruffier »

bonsoir Maurice,
ta réponse m'intéresse.
surtout quand tu dis que tant que l'on ne connait pas les besoins nutritionnels de la truffe, on perd son temps.. C'est vrai.
à ce sujet un des axes du programme de recherche consiste justement à étudier , identifier, et qualifier les besoins nutritionnels de la truffe.
Etant relativement novice, et d'un niveau scientifique plus modeste que les participants au projet de recherche (je ne suis que technicien) je ne me permettrai pas de remettre leurs compétences en question.

Je préfère en ce qui me concerne agir sur le terrain et me faire un avis à postériori.

Enfin, cela dit, et dans la mesure où l'on m'accepte dans l'équipe de recherche, j'espère que j'aurai l'occasion de faire des essais sur ta truffière et de t'apporter des éléments positifs.

bien à toi,
Alex
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