Quelles réponses ont été apportées par Sourzat et les autres? Sans doute pas les bonnes. Quant à Pébeyre, il est le seul à avoir fait le juste constat il y a trente ans déjà : il s'est fait rire au nez!
Bonjour,
c'est toute la différence qu'il y a entre faire un constat ; ce qui à priori est assez facile à faire et trouver des outils de remédiation ; chose éminemment plus compliquée. On en a déjà débattu, c'est dur de mettre les gens en face de leurs responsabilités et de donner des conseils sur leurs pratiques alors qu'on n'est pas les payeurs. Si un gars veut planter sur un terrain pourri au milieu des bois, que peut-on faire?
C'est très prégnant dans les livres de Sourzat d'ailleurs cette gêne à dire aux gens que ce qu'ils font n'est pas adapté. L'exemple le plus remarquable est lorsqu'il parle du cortège fongique. Il passe 20 pages à expliquer comment ça fonctionne, à faire l'apologie du travail manuel en ce qu'il a de chirurgical et patatras, à la fin de son brillant exposé, il se prend les pieds dans le tapis en tentant de justifier l'emploi du cultivateur (alors que 3 pages avant il disait que ça trainait la brumale partout) car c'est une pratique très répandue dans le Lot et qu'il ne faut sans doute pas froisser les gens qui pratiquent ainsi.
Je te rejoins Fred, sur le fait qu'il manque du travail pour faire les truffes. Je suis passé pas loin de chez toi et le peu que j"ai vu ne m'a pas rassuré, on est pas sorti d'affaires. Là, ça devient la responsabilité des professionnels et des gens comme Sourzat d'orienter les trufficulteur vers la production de truffes et non pas vers des manifestations patrimonio-socio-culturo distrayantes.
Chacun son rôle Renlo. A l'avenir, il faudra les deux : des gens pour produire des truffes et des animations pour créer une dynamique pour les vendre.
Les scientifiques ont pour rôle d'observer, de définir des problématiques, des hypothèses, de mener des expérimentations et de conclure.
Les techniciens devront tenir compte des conclusions de ces études et trouver des moyens d'appliquer ces découvertes sur le terrain. Cela sera le rôle à mon avis le plus délicat car d'une part, cela est loin d'être simple et d'autre part, cela entrainera une remise en cause de certaines pratiques ancrées dans le paysage trufficole.
Puis, les trufficulteurs devront apprendre à produire des truffes comme ils font du maïs ou des pommes.
Ensuite, les organisateurs de manifestations, de foires en tout genre feront monter la mayo autour de la truffe ce qui permettra de créer une dynamique autour d'elle. Il n'est pas à exclure non plus que des privés monteront des produits truffes comme on en voit fleurir un peu partout (gites, WE à thème autour de la truffe....).
La FFt s'est planté, les chercheurs et les techniciens se sont vautrés mais il y a cependant des gens qui réussissent et ont acquis un vrai savoir-faire.
Tout dépend quels sont tes indicateurs de réussite pour dire que tout le monde s'est planté à part de rares trufficulteurs. Si c'est la production de truffes, alors oui, ce n'est pas une réussite.
Par contre, si tu changes d'indicateur et que tu prends l'état de la connaissance sur l'espèce truffe, là, le trufficulteur qui produit beaucoup n'a pas forcement fait de grand progrès car il peut très bien reproduire de manière stéréotypée une méthode empirique alors que les chercheurs ont fait en 30 ans des découvertes gigantesques sur la truffe.
Et d'un point de vue historique, la science avance à un bon rythme sur ce champignon qui ne fait pourtant pas partie des axes de recherche privilégiés. Lorsque tu penses qu'il à fallu 90 ans entre les premiers travaux sur la génétique et la découverte de la structure de l'ADN, tu te dis que 30 ans pour savoir ce qu'on sait désormais sur ce champignon, ce n'est pas si long. Lorsque tu reprends les différents Spolettos qui ont eu lieu, tu te rends compte des avancées dans ce domaine. Ca va vite, très vite sur le plan de la connaissance pure.
Oh, certes, ce n'est pas encore suffisant pour enrayer le déclin de la production, mais c'est spectaculaire en terme de connaissances pures.
Donc à mon avis, l'échec n'en est pas un. La trufficulture est structurée avec une Fédération reconnue, des ramifications régionales et départementales certes à différents niveaux d'évolution, la truffe existe encore dans nos campagnes, la recherche progresse, les observateurs observent, les constateurs constatent et nous on discute. LOL
combien sont plantés sur un terrain truffier digne de ce nom ?
et surtout combien sont à l'irrigation ?????????
On est dans une telle misère dans certains coins d'un point de vue production que même sans avoir le terrain irrigable à structure idéale, on peut difficilement faire pire.
Et même dans des cas pas hyper favorables, il y a moyen, dans les vieux bassins trufficoles de produire de la truffe en adoptant des conduites culturales appropriées.
Ce qui m'a le plus plut dans ce reportage c'est à la fin le " pointer " qui dormait devant le cantou, quelle paix !
C'est clair.
Fred