Aspect mycologie
Modérateurs : phil, uncinat55, jacques 37, galistruffe
Re: Aspect mycologie
Bonjour à tous,
j'ai trouvé ça, publication 2015 :
"L'objectif de l'étude de génomique comparative publiée dans Nature Genetics et conduite par le consortium Mycorrhizal Genomics Initiative, coordonné par l'Inra, visait à identifier les processus évolutifs qui ont conduit à l’apparition des champignons mycorhiziens dans toutes les forêts du globe il y a plus de 200 millions d'années. Pour cela, les chercheurs ont séquencé et analysé 13 nouveaux génomes de symbiotes mycorhiziens dont ceux de l'amanite tue-mouche, du bolet jaune et du paxille enroulé. Ils les ont comparés aux génomes des champignons mycorhiziens déjà séquencés, Laccaria bicolor, la Truffe noire du Périgord et le champignon à arbuscules, Rhizophagus irregularis, ainsi qu'à 33 génomes de champignons décomposeurs. Les chercheurs ont caractérisé l’arsenal de dégradation enzymatique de ces champignons et en particulier les différentes familles de gènes impliqués dans la dégradation du composant majeur du bois, la lignocellulose.
Cette analyse phylogénomique met en évidence une forte corrélation entre le répertoire de gènes impliqués dans la décomposition de la lignocellulose (cellulases, ligninases) et les styles de vie (pourriture blanche, pourriture brune ou symbiote mycorhizien). Elle révèle également que la symbiose mycorhizienne est apparue indépendamment dans toutes les lignées principales des champignons par convergence évolutive soulignant ainsi son succès évolutif.
Sur la base de ces travaux originaux, les chercheurs proposent un scénario expliquant l’évolution des principaux groupes de champignons forestiers au cours des dernières 300 millions d’années. Les premiers champignons xylophages auraient été des agents de la pourriture blanche équipés d’un arsenal important d’enzymes de dégradation de la lignine et de la cellulose . Ces espèces ancestrales auraient ensuite évolué vers les agents de la pourriture brune capables de dépolymériser la lignine par des réactions chimiques d’oxydo-réduction et de consommer ensuite la cellulose. Enfin, des pourritures blanches ou brunes auraient établi des mécanismes de communication afin de dialoguer avec les racines des arbres et établir ainsi des relations symbiotiques avec elles. Ces nouvelles espèces mutualistes auraient ainsi été capables d'utiliser les sucres simples de leur hôte et se seraient débarrassé de leur coûteux arsenal de dégradation enzymatique par érosion génomique. Outre la réduction massive des enzymes de dégradation de la paroi végétale, il apparaît que la capacité à former une symbiose mycorhizienne impose également l’invention de protéines de communication capables de contrôler les défenses immunitaires de la plante, condition indispensable à la colonisastion massive de la racine.
Ces travaux apportent un éclairage nouveau sur l'histoire évolutive de deux guildes majeures de champignons forestiers, les décomposeurs et les symbiotes mutualistes. Ils mettent également en évidence la relation forte entre la composition de l'arsenal enzymatique de dégradation et la niche écologique des champignons forestiers. Enfin, les ressources génomiques générées par ce programme faciliteront les études fonctionnelles sur l'impact des changements globaux sur les services écosystémiques assurés par ces champignons du sol.
Référence
Annegret Kohler, Alan Kuo, Laszlo G Nagy, Emmanuelle Morin, Kerrie W Barry, Francois Buscot, Björn Canbäck, Cindy Choi, Nicolas Cichocki, Alicia Clum, Jan Colpaert, Alex Copeland, Mauricio D Costa, Jeanne Doré, Dimitrios Floudas, Gilles Gay, Mariangela Girlanda, Bernard Henrissat, Sylvie Herrmann, Jaqueline Hess, Nils Högberg, Tomas Johansson, Hassine-Radhouane Khouja, Kurt LaButti, Urs Lahrmann, Anthony Levasseur, Erika A Lindquist, Anna Lipzen, Roland Marmeisse, Elena Martino, Claude Murat, Chew Y Ngan, Uwe Nehls, Jonathan M Plett, Anne Pringle, Robin A Ohm, Silvia Perotto, Robert Riley, Francois Rineau, Joske Ruytinx, Asaf Salamov, Firoz Shah, Hui Sun, Mika Tarkka, Andrew Tritt, Claire Veneault-Fourrey, Alga Zuccaro, Mycorrhizal Genomics Initiative Consortium, Anders Tunlid, Igor V Grigoriev, David S Hibbett & Francis Martin. Convergent losses of decay mechanisms and rapid turnover of symbiosis genes in mycorrhizal mutualists. Nature Genetics, en ligne le 23 février 2015. doi:10.1038/ng.3223
j'ai trouvé ça, publication 2015 :
"L'objectif de l'étude de génomique comparative publiée dans Nature Genetics et conduite par le consortium Mycorrhizal Genomics Initiative, coordonné par l'Inra, visait à identifier les processus évolutifs qui ont conduit à l’apparition des champignons mycorhiziens dans toutes les forêts du globe il y a plus de 200 millions d'années. Pour cela, les chercheurs ont séquencé et analysé 13 nouveaux génomes de symbiotes mycorhiziens dont ceux de l'amanite tue-mouche, du bolet jaune et du paxille enroulé. Ils les ont comparés aux génomes des champignons mycorhiziens déjà séquencés, Laccaria bicolor, la Truffe noire du Périgord et le champignon à arbuscules, Rhizophagus irregularis, ainsi qu'à 33 génomes de champignons décomposeurs. Les chercheurs ont caractérisé l’arsenal de dégradation enzymatique de ces champignons et en particulier les différentes familles de gènes impliqués dans la dégradation du composant majeur du bois, la lignocellulose.
Cette analyse phylogénomique met en évidence une forte corrélation entre le répertoire de gènes impliqués dans la décomposition de la lignocellulose (cellulases, ligninases) et les styles de vie (pourriture blanche, pourriture brune ou symbiote mycorhizien). Elle révèle également que la symbiose mycorhizienne est apparue indépendamment dans toutes les lignées principales des champignons par convergence évolutive soulignant ainsi son succès évolutif.
Sur la base de ces travaux originaux, les chercheurs proposent un scénario expliquant l’évolution des principaux groupes de champignons forestiers au cours des dernières 300 millions d’années. Les premiers champignons xylophages auraient été des agents de la pourriture blanche équipés d’un arsenal important d’enzymes de dégradation de la lignine et de la cellulose . Ces espèces ancestrales auraient ensuite évolué vers les agents de la pourriture brune capables de dépolymériser la lignine par des réactions chimiques d’oxydo-réduction et de consommer ensuite la cellulose. Enfin, des pourritures blanches ou brunes auraient établi des mécanismes de communication afin de dialoguer avec les racines des arbres et établir ainsi des relations symbiotiques avec elles. Ces nouvelles espèces mutualistes auraient ainsi été capables d'utiliser les sucres simples de leur hôte et se seraient débarrassé de leur coûteux arsenal de dégradation enzymatique par érosion génomique. Outre la réduction massive des enzymes de dégradation de la paroi végétale, il apparaît que la capacité à former une symbiose mycorhizienne impose également l’invention de protéines de communication capables de contrôler les défenses immunitaires de la plante, condition indispensable à la colonisastion massive de la racine.
Ces travaux apportent un éclairage nouveau sur l'histoire évolutive de deux guildes majeures de champignons forestiers, les décomposeurs et les symbiotes mutualistes. Ils mettent également en évidence la relation forte entre la composition de l'arsenal enzymatique de dégradation et la niche écologique des champignons forestiers. Enfin, les ressources génomiques générées par ce programme faciliteront les études fonctionnelles sur l'impact des changements globaux sur les services écosystémiques assurés par ces champignons du sol.
Référence
Annegret Kohler, Alan Kuo, Laszlo G Nagy, Emmanuelle Morin, Kerrie W Barry, Francois Buscot, Björn Canbäck, Cindy Choi, Nicolas Cichocki, Alicia Clum, Jan Colpaert, Alex Copeland, Mauricio D Costa, Jeanne Doré, Dimitrios Floudas, Gilles Gay, Mariangela Girlanda, Bernard Henrissat, Sylvie Herrmann, Jaqueline Hess, Nils Högberg, Tomas Johansson, Hassine-Radhouane Khouja, Kurt LaButti, Urs Lahrmann, Anthony Levasseur, Erika A Lindquist, Anna Lipzen, Roland Marmeisse, Elena Martino, Claude Murat, Chew Y Ngan, Uwe Nehls, Jonathan M Plett, Anne Pringle, Robin A Ohm, Silvia Perotto, Robert Riley, Francois Rineau, Joske Ruytinx, Asaf Salamov, Firoz Shah, Hui Sun, Mika Tarkka, Andrew Tritt, Claire Veneault-Fourrey, Alga Zuccaro, Mycorrhizal Genomics Initiative Consortium, Anders Tunlid, Igor V Grigoriev, David S Hibbett & Francis Martin. Convergent losses of decay mechanisms and rapid turnover of symbiosis genes in mycorrhizal mutualists. Nature Genetics, en ligne le 23 février 2015. doi:10.1038/ng.3223
Re: Aspect mycologie
Merci pour ces informations, il s'agit d'un travail préliminaire effectuer.
ce travail est actuellement encore en cours par le biais de différents projets dont un sur lesquels je travail avec eux.
ce travail est actuellement encore en cours par le biais de différents projets dont un sur lesquels je travail avec eux.
Re: Aspect mycologie
Bonjour,
Merci Joël pour cet article! de mémoire, j'avais lu que les arbres pouvaient "baisser" leurs défenses, par reconnaissance de ces communications;
Bon dimanche.JJR24
Merci Joël pour cet article! de mémoire, j'avais lu que les arbres pouvaient "baisser" leurs défenses, par reconnaissance de ces communications;
Bon dimanche.JJR24
Re: Aspect mycologie
Joël tu es sévère avec moi Je n'ai fait qu'un copier-coller, mais grâce à ta correction j'ai trouvé ceci :J Gravier a écrit :Nooooooooon, pas toi Bernard.....
L'orthographe: pisolithe
Bonne continuation
Joel
Truffes corses
Comment se nomment les truffes corses de couleur jaune moucheté à l’intérieur ?
lundi 19 juillet 2004
Ce que les Corses appellent « truffes de Corse » et qu’ils mangent, c’est en fait du pisolithe (Pisolithus tinctorius), basidiomycète ectomycorhizien se développant sur sol sableux et acide, sous pins, cistes, eucalyptus, chênes .. Le pisolithe ressemble à une vesse de loup . Il est utilisé pour l’inoculation de plants forestiers pour les pays chauds . J’en ai eu entre les mains en provenance de Corse . Il n’est comestible qu’à l’ état jeune . A l’état adulte , il est plein de spores qui forme une poudre non comestible.
Gérard Chevalier
Dans la vie tout n'est qu'une histoire de dosage , encore faut-il avoir le courage d'oser doser !
Re: Aspect mycologie
Exact on a prouver ce phénomène avec les acacias en Afriquejjr24 a écrit :Bonjour,
Merci Joël pour cet article! de mémoire, j'avais lu que les arbres pouvaient "baisser" leurs défenses, par reconnaissance de ces communications;
Bon dimanche.JJR24
Re: Aspect mycologie
Pour en trouver de pas mure rien d'évident en fait quand on peut les voir pour moi du moins ils sont déjà murs
Re: Aspect mycologie
Rectification quand on les coupes en deux aspect jaune or noir pas forcément appétissant mais très joli
Re: Aspect mycologie
je suis un peu taquin, oui Bernard, j'avais eu le même soucis que toi quand j'avais fait une recherche sur le net il y a deux ou trois ans.... et je m'en suis souvenu.... pour m'en sortir j'avais tapé "pysolite champignon" et Google avait été sympa avec moi.... j'ai enfin trouvé "pisolithe"
joel
joel
Re: Aspect mycologie
Rassures toi Joël, j'avais très compris que tu me taquinais et je t'ai fait croire que j'en étais frustré, il n'en est rien, il m'en faut un peu plus.
Dans la vie tout n'est qu'une histoire de dosage , encore faut-il avoir le courage d'oser doser !
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Re: Aspect mycologie
Bernard ne sois pas honteux, j'avoue également être tombé dans ce piège orthographique lorsque nous avions abordé ce champignon dans nos échanges ....J Gravier a écrit :j'avais tapé "pysolite champignon" et Google avait été sympa avec moi.... j'ai enfin trouvé "pisolithe"
joel
Jacques 37
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Re: Aspect mycologie
Voilà Gilou la réponse à ta question :gilou 250 a écrit :bonjour olive pour la derniere foto , tu est a quel grossissement j-j
Pour la dernière photo : oculaire x10, objectif x100 à immersion ce qui nous fait un grossissement x1000. La caméra n'y change rien elle est réglée pour conserver l'échelle 1:1. Ensuite il faut ajouter un peu de retouche d'image pour retrouver les couleurs d'origine.
En espérant que ça te détendra. Bien cordialement
Olive
"Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer."
https://www.facebook.com/JDTrufficulteur/
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Re: Aspect mycologie
Très beau ton kaléidoscope si tu peux indiquer les associations
Re: Aspect mycologie
bonsoir trufalou
c est des très belles photos , des mycorhizes de châtaigniers dans le lot de photos ,alors la tu m intéresses trufalou...
truffadoux
c est des très belles photos , des mycorhizes de châtaigniers dans le lot de photos ,alors la tu m intéresses trufalou...
truffadoux
Re: Aspect mycologie
C'est beau ça!!!!
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Re: Aspect mycologie
Bonjour trufalou
Le châtaignier ne pousse pas dans les terrains calcaires et aime les terrains argileux avec pH acide.
Donc les mychorizes en photo ne doivent pas être de truffe mais d'autres champignons .
Lequel ? Si tu peux m'éclairer ?
Cdlt. Jcr
Le châtaignier ne pousse pas dans les terrains calcaires et aime les terrains argileux avec pH acide.
Donc les mychorizes en photo ne doivent pas être de truffe mais d'autres champignons .
Lequel ? Si tu peux m'éclairer ?
Cdlt. Jcr
Si tes résultats ne sont pas à la hauteur de tes espérances dis toi que le grand chêne aussi, un jour a été un gland.