article sur la truffe

Le forum pour discuter de tout ce qui touche à la truffe en général.

Modérateurs : phil, uncinat55, jacques 37, galistruffe

adolu
Membre
Messages : 394
Inscription : 15 janv. 2007 09:37
Localisation : Midi Pyrénées( Sud Aveyron )

Message par adolu »

Pour Pierre Sourzat, directeur technique de la station d’expérimentation trufficole de Cahors-le Montat, la truffe du Périgord est victime de l’industrialisation de l’agriculture. Un déclin qui laisse la place à une autre espèce, Tuber brumale.
Photo DRLa Terre : Comment se déroule cette campagne de production pour la truffe ?

Pierre Sourzat : Cette saison, la truffe a été pénalisée par la sécheresse de l’été dernier. Ensuite il n’a fait froid qu’à partir du 18 décembre, or c’est le froid qui stimule la maturation de la truffe. On sera fixé au courant du mois de janvier, mais ça devrait être une année moyenne. Globalement, la production française ne diminue plus, mais elle a du mal à redécoller.

Pourquoi la production de truffe a-t-elle décliné pendant la fin du 20e siècle ?

La truffe a été victime du changement de l’agriculture. Avant la Seconde Guerre Mondiale, l’agriculture vivrière était basée sur l’abondance de main d’œuvre et peu de travail du sol. La mécanisation a peu à peu remplacé le travail animal, ce qui a appauvri l’écosystème truffier. Avec l’industrialisation et la simplification des méthodes culturales, les terres peu productives ont été abandonnées et se sont reboisées, favorisant Tuber brumale, une espèce forestière, au lieu de Tuber melanosporum. Depuis trente ans, elle est de plus en présente dans les récoltes. Finalement, la truffe paie le déclin de la biodiversité.

Cette autre espèce est-elle vraiment indésirable ?

Elle se vend 200 euros le kilo au lieu de 800 pour la melanosporum, c’est dire ! Les arômes de la brumale présentent des pointes herbacées plus ou moins agréables. On ne peut pas la consommer fraîche, il faut la cuisiner.

Pourquoi Tuber brumale prend-elle la place de Tuber melanosporum ?

La melano naît vers mi-juin, mais la brumale peut apparaître en automne ou au printemps. Et surtout, des chercheurs d’Italie ont découvert qu’elle a un pouvoir contaminant 10 000 fois supérieur ! En outre, la culture des truffières avec des outils tractés disperse ses spores. Finalement, la brumale se développe mieux dans des conditions difficiles.

Peut-on inverser la tendance ?

La recherche commence à porter ses fruits, notamment sur l’enherbement contrôlé. Après avoir installé l’arbre dans un sol truffier, on sème une strate herbacée, composée de graminées. Cette technique limite la contamination par Tuber brumale et favorise la biodiversité. On a quand même bien progressé depuis vingt ans. S’il n’y avait pas eu de recherche, il n’y aurait quasiment plus de truffe aujourd’hui.

Voir l’article Qui veut la peau du diamant noir ?
guillaume
Membre
Messages : 92
Inscription : 07 janv. 2007 11:40

Message par guillaume »

Bonjour Adolu, il n'y a pas grand chose de nouveau dans le discours de P. Sourzat, d'ailleurs il n'est pas le seul à penser ça.
Il manque, pour l'invasion de la brumale, le rôle des plants mychorisés qui ont réparti cette truffe dans des régions où elle n'était pas ou très peu présente.

Guillaume
Répondre