Structurer un sol par apport de MO.

L'endroit pour discuter des qualités du sol idéal... Faune, flore, drainage, pédologie sont ici à leur place.

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djack
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par djack »

bonjour le terreau pour les pieges a truffe est sterile peut un melange de ce terreau avec la terre de la parcelle ne serait il pas un compromis


jacky
J Gravier
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par J Gravier »

Bonjour à tous,

Je continue sur la lancée de Jérôme.
Notre système fonctionne effectivement pour mélano et brumale..... mais pas seulement.... il fonctionne pour d'autres champignons "pionniers" c'est donc la preuve que par la taille nous influençons les échanges entre le sol et l'arbre, et donc nous modifions le système racinaire.
En fait Il faut prendre en compte l'état du terrain initial, s'il n'est pas favorable au départ à mélano et si le plant est très bien myco il produira quand même mélano si brumale ne "traine pas par là"..... mais si cette dernière est présente (ce qui est le cas le plus fréquent), en l'espace de 3/4 ans la production bascule après une année sans production ....
Si brumale et autres champignons "pionniers" trainent par la et que les plants sont mal myco on produit directement brumale et autres champignons..... avec le même % de "réussite" qu'avec mélano, soit en ce qui me concerne 80% de producteurs à 4 ans.
C'est très simple, la multiplication du racinaire fin qui normalement est assez limité sur un arbre jeune, entraine une croissance très rapide du système végétatif des champignons présents, c'est valable pour toutes les espèces en état de coloniser les racines, on obtient donc un renforcement du statut mycorhizien de l'arbre s'il est bien myco, on obtient aussi une myco "renforcée" s'il est mal myco mais avec les espèces locales .... résultat: production précoce et abondante......
Pour moi ce système doit fonctionner à l'identique avec aestivum/uncinatum..... mais il faut le climat approprié ..... chez moi je doute car il faut un milieu "fermé", ombragé, humide.... nous n'avons ça que sur les vieilles truffières.

En tout cas, et je m'en doutait depuis déjà longtemps, nous ne retarderons pas l'apparition de brumale avec notre système, pas plus qu'avec le système décrit dans "cultiver la truffe autrement", par contre produire tôt permet de gagner 4/5 ans en mélano, ça c'est sur, et d'avoir certains arbres "super producteurs" comme on en avait pas avant au même age...... mais dès que les caractères de juvénilité de l'arbre ne s'expriment plus c'est foutu.... ça prend plus ou moins de temps suivant le climat et l'altitude, chez nous entre le niveau de la mer et 600/900 m d'altitude il y a tout un monde.... pour ne pas dire un abîme....

Joel
bion
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par bion »

Bonjour,

Il faudrait peut-être remettre en question le principe de ne pas bouleverser les horizons du sol.
La couche de terre profonde (quand elle existe, et qu'elle n'est pas trop argileuse) est certainement moins riche en spores diverses que la couche de surface.
Planter dans celle-ci, c'est peut être permettre au champignon du plant mycorhizé de bien se développer les premières années, et d'occuper l'espace au détriment des compétiteurs à venir.

Certaines zones de ma parcelle en préparation, suite au dessouchage, ont été retournées. Je noterais sur le schéma de plantation les plants concernés, cela me permettra de vérifier une incidence éventuelle sur la production.

Michel.
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tuber01
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par tuber01 »

Je ne suis pas certain qu'uncinatum ait le même caractère "pionnier" que mélano ...
J'en trouve à qq mètres seulement de chênes bicentenaires, donc probablement après plusieurs vagues de racinaires et d'autres champignons ...
Si ceci est avéré, ca voudrait alors dire que la méthode culturale pour optimiser sa production n'aurait rien à voir avec ce qu'on fait pour mélano ...

Seb
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tuber01
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par tuber01 »

bion a écrit :Il faudrait peut-être remettre en question le principe de ne pas bouleverser les horizons du sol.
La couche de terre profonde (quand elle existe, et qu'elle n'est pas trop argileuse) est certainement moins riche en spores diverses que la couche de surface.
Je crois que je prefererais remettre en question le fait de planter là où il ne faut pas plutot que retourner et inverser les horizons ... Les racines fines se développeront toujours dans la terre du sol qui contient les nutriments et pas dans ce qui compose le "sous sol".

Par contre une chose est certaine : il faut bien connaitre son sol (composition et épaisseur), ainsi que le sous sol (roche et réserves en eau possible) afin de régler au mieux le travail du sol (profondeur et taille racinaire) l'arrosage, les amendements en général ...

Seb
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melano
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par melano »

En tout cas, et je m'en doutait depuis déjà longtemps, nous ne retarderons pas l'apparition de brumale avec notre système, pas plus qu'avec le système décrit dans "cultiver la truffe autrement", par contre produire tôt permet de gagner 4/5 ans en mélano, ça c'est sur, et d'avoir certains arbres "super producteurs" comme on en avait pas avant au même age...... mais dès que les caractères de juvénilité de l'arbre ne s'expriment plus c'est foutu.... ça prend plus ou moins de temps suivant le climat et l'altitude, chez nous entre le niveau de la mer et 600/900 m d'altitude il y a tout un monde.... pour ne pas dire un abîme....

Joel
Salut Joel,

Tu es entrain de nous expliquer qu'avec le système intégré, on a réussi à noisetiser les chênes? Parce qu'un arbre qui pousse super vite, donne tôt, parfois beaucoup et tourne brumale d'un coup, on a déjà sans s'embêter à tailler, traiter, travailler : c'est le noisetier.

Cela nous ramène à la question de la juvénilité des arbres. C'est quoi l'expression des caractères de juvénilité d'un arbre?
Pourquoi des vieux chênes de 150 ans produisent toujours des truffes dans certains prés?

Bref, encore et toujours des questions.

Mais je suis d'accord avec Tuber 01 sur l'importance du choix initial de la parcelle. C'est primordial.

Et puis, en système intégré, on gagne quand même un sacré nombre d'années de production en taillant pour garder le milieu ouvert par rapport à la non taille meme si la fin du scénario est inévitablement la meme dans les deux cas.

Fred
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par stef@ »

bion a écrit :Bonjour,

Il faudrait peut-être remettre en question le principe de ne pas bouleverser les horizons du sol.
La couche de terre profonde (quand elle existe, et qu'elle n'est pas trop argileuse) est certainement moins riche en spores diverses que la couche de surface.

Michel.
bonjour Michel
quand je lis ce que tu écris je transpose obligatoirement a ma plantation et je mis dis que c'est pas la clé de la réussite de ne pas bouleverser les horizons.
Chez moi la moyenne de production sur les plantations traditionnelle ( je parle en arbes producteurs) et de l'ordre de 15/20 %.
Sur la mienne on n'est déjà a 40 % de producteurs a 9 ans ( cette année peut être 50 voir 60 % vu les truffes que je sort actuellement sur de nouveau arbres) et ceci sur plantation derrière une défriche d'un très vieux bois et après broyage , donc le mélange des couches j'y crois pas trop .
par contre une chose et a mon avis pas comme les autres c'est la provenance des plans 100% de ...je te laisse deviner ...
c'est une clé de la réussite pas toute mais en partie.
A+ Stef
Benji
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par Benji »

Salut Stef,

Ne faut pas oublier que tu as de bons cantonniers sur ta truffière... ils te font un super boulot au niveau aération du sol et des brûlés!!!! :lol:
Bon j'arrête de te charrier avant que tu me sortes le fusil! :D
djack
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par djack »

bonsoir je suis allé une paire de fois avec mon cousin qui loue et truffe sur le ventoux j'ai vu des truffières ou il n'y a pratiquement pas de terre que des cailloux comment explique vous cela


jacky
J Gravier
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par J Gravier »

Bonsoir à tous,

Fred, c'est un peu ça sauf que chez moi c'est mieux que du noisetier parce que plantés en même temps ils ne donnent toujours pas grand chose à 6 ans....
La conclusion pour moi c'est que le choix du terrain est prépondérant..... si précédent brumale il est mieux de ne pas insister....

Pour moi un chêne qui a 150 ans et qui produit toujours des truffes est un arbre qui a toujours un espace à prospecter.... ce qui n'est jamais le cas dans une plantation même en 12 X 12 à cet age là.... et puis il n'est pas irrigué.... il gagne lentement sur son environnement, le système fongique avance lentement, la production peut se situer à 20 m du tronc....

Les caractères de juvénilité sont : grande vigueur avec pousse importante en hauteur, pas de fructification (glands), abandon des premières branches du bas au profit des départs de branches plus hauts, forme naturelle de peuplier durant quelques années..... pendant toute cette période l'arbre produit surtout des racines d'ancrage.....
Alors bien sur, suivant le sol, l'altitude, l'espace disponible, la pluviométrie ou l'irrigation ça prend entre 12 et 35 ans.....
Une fois qu'on a vue comment ça se passe chez soi en fonction de tous les paramètres indiqués on peut en déduire que quelques années après perte de ces caractéristiques il y a normalement perte de production en plantations (mélano)....
Quand l'arbre se rapproche de l'age "adulte", il réitère des racines près du tronc à partir des traçantes, c'est en général à ce moment que les anciens commençaient à récolter des truffes, soit entre 12 et 20 ans (toujours suivant les conditions de milieu) après plantation..... les branches les plus hautes deviennent des charpentières et l'arbre s'élargi, bien sur il produit des glands, les charpentières se divisent de plus en plus, l'arbre ne pousse plus beaucoup en hauteur..... il perd de la vigueur mais commence à avoir un port "harmonieux"..... pour l'instant il est toujours "poussant".

Sinon je ne dirais pas qu'avec le "système intégré" l'arbre pousse plus vite, il conserve sa vigueur mais nous la dirigeons vers la formation de charpentières très près du sol, avec un port qui est celui d'un arbre adulte..... du coup au lieu de faire des racines d'ancrage il a besoin de faire des racines pour se nourrir et même produire des glands à 3/4 ans.

Joel
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melano
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par melano »

Jacky, l'ascocarpe truffe n'a pas besoin de terre pour exister. On en trouve pendues au plafond des grottes, posées sur les cailloux, coincées dans les racines, posées par terre sous la mousse. Il faut juste que la connexion avec l'arbre existe et que le milieu ne soit pas sec.

Donc pour toi Joel, le stade producteur de melano pour un chêne est très éphémère et se situe au stade ado. Tu devrais choisir entre les deux systèmes extensif à l'ancienne ou intensif à la Angellozzi maintenant que tu as cerné les inconvénients des deux, tu partirais sur quoi si tu trouvais 5 hectares à planter?

Pour l'antécédent brumale, chez nous en Perigord, on en a quasiment partout. Dès que le chien sort du brûlé mélano et va dans l'herbe parfois à moins d'un mètre, c'est toujours une brumale qu'on sort.

On est obligé lorsqu'on plante de ne pas en tenir compte sinon, on ne planterait jamais. En revanche, le système intégré permet de savoir plus vite si le terrain est à abandonner ou pas. À 7/8 ans chez nous on saura s'il faut ou non persévérer. Une stratégie de pere de famille se dessine lentement : planter tous les ans, sur des terrains très diversifiés. Au bout de 5 ans et à fortiori avec plus de pertinence vers 7/8 ans faire un bilan pour laisser tomber les plantations sans résultats pour se consacrer à faire cracher les zones les plus favorables.

Fred
stef@
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par stef@ »

IMG_20140929_160105[1].jpg
Benji a écrit :Salut Stef,

Ne faut pas oublier que tu as de bons cantonniers sur ta truffière... ils te font un super boulot au niveau aération du sol et des brûlés!!!! :lol:
Bon j'arrête de te charrier avant que tu me sortes le fusil! :D

Oui BenJ

sacré cantonniers, ça me degoute vraiment.
Surtout que la societé de chasse en n'a rien a ciré et te prennent de haut !!!
voila le resultat sur un trés bon producteur ils me l'on retournér des deux cotés et flinguer enormement de racines... et qqes truffes aux passages.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
bion
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par bion »

stef@ a écrit :Sur la mienne on n'est déjà a 40 % de producteurs a 9 ans ( cette année peut être 50 voir 60 % vu les truffes que je sort actuellement sur de nouveau arbres) et ceci sur plantation derrière une défriche d'un très vieux bois et après broyage , donc le mélange des couches j'y crois pas trop .
Étant en train de préparer une parcelle dans des conditions analogues, sauf l'ancienneté du bois, qui est relativement récent chez moi, voilà un témoignage encourageant :D

Michel.
J Gravier
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par J Gravier »

Bonjour à tous,

Fred, je partirais sans hésiter sur le même système, on produit à 5 ans et donc le retour sur investissement est rapide, pour la taille on progresse toujours et ça prend de moins en moins de temps, de plus comme on renforce le statut mycorhizien de l'arbre c'est à coup sur 80% de producteurs.
Voilà..... ceci dit si je ne trouve pas 5 hectares avec mini 40% de sable et un précédent céréale, maraichage ou vigne je ne plante plus..... autant dire que je ne planterai probablement plus car c'est introuvable chez moi, dommage car il y a vraiment "quelque chose" à faire en trufficulture si toutes les conditions de culture sont réunies.

Joel
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melano
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Re: Structurer un sol par apport de MO.

Message par melano »

Merci pour ta réponse.

Chez nous aussi, les terrains avec du sable en quantité suffisante, l'irrigation, un antécédent cultural adapté sont introuvables je te rassure. Du coup, on est obligé de faire avec des terrains argileux très structurés par la faune. C'est moins simple mais le résultat est sans doute jouable dans certains cas avec certaines précautions. L'avenir nous le dira.

J'ai pensé à un truc pour maintenir l'adolescence des arbres ou la juvénilité du racinaire de surface qui semble être primordiale. L'idéal, serait de pouvoir recéper ses arbres. Pas simple avec les chênes même si ça n'est pas impossible mais bien plus facile avec le noisetier. Il suffirait de lancer une rotation dans les tiges en gardant quelques drageons pour les monter en tige au fur et à mesure qu'on coupe les plus vielles.

J'en plante quelques uns tous les ans, je vais tenter le coup une fois qu'ils auront produit deux ou trois ans.

Fred
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