Plantation sur défriche : limiter les risques de contaminati

L'endroit pour discuter des qualités du sol idéal... Faune, flore, drainage, pédologie sont ici à leur place.

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melano
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Message par melano »

Bonjour,

faute d'avoir accès à des terrains prêts à l'emploi pour la plantation (près ou terres cultivables), certains pensent à planter sur défriche.

Mais la contamination du sol par diverses spores résistantes fait peur.

Avez-vous des trucs pour maximiser les chances de succès?

Fred
Benoit
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Message par Benoit »

trois observations à porter dans cette rubrique:
un cas chez moi ,deux cas chez d'autres personnes

cas 1
déchiffre totale d'une parcelle de plus d'un hectare d'un bois de chêne pubescent et chènes verts(plus de 20cm de diamétre) attenant à des prairies ,avec usage du croque-souche sur grosse pelleteuse à chenilles puis évacuées de la parcelle au bulldozer ,plantation avec des plants myco dans le sens de la pente sur bandes plastifiées ,parcelle grillagée avec ursus haut

cas 2
ancienne parcelle de terre et prairie(1945)abandonnée ,en bas une haie de prunelier aubépine noisetier ronce orme cornouiller à conquis un tier de la surface,au milieu ,graminées ,orchidées, genévriers nombreux ,rares ronces ,vers le haut la bordure du bois de chéne à effectuer une transgression à pionnier forestier ,genévriers nombreux ,cornoullier épars ,érables rares, noisetier,quelques chênes uniquement pubescent et surtout des pins sylvestre de 1cm à 15cm de diamètre.

cas 3
un bois de chènes pubescents et croisées pédonculés avec des zones presque clairières situé sous et en bordure d'un plateau de plusieurs hectares de prairies,le bois qui était inclue dans le parc de prairie comme zone ombragée refuge pour le troupeau de vaches ,présents ça et là d'anciens brulés et d'un jeune brulés récent.
les clairières ont été réunies par une coupe du bois de chauffage et dessouchées pour une plantation de plants myco avec semis de fétuque ovine,le bois clairs autour a été partiellement déssouchées et partielement coupés à la tronçonneuse à 2 métres de haut (façons grossière d'un simulacre de restauration de truffière )

cas 2
suite à une défriche progressive avec feux des déchets de coupe,
il y a eu qqes belles pousses de morilles sur les trois parties de la parcelle
divers champignons de prairie sur la partie centrale mais plus AUCUN champignon de pâques
un peu de bolet des pins de très petite taille vers la bordure forestière
sur l'ensemble des souches de pins sylvestres et de genévrier coupés au ras du sol (technique abandonnée depuis),un foyer de pourridiés
sur l'ensemble des pins sylvestre et genévrier coupé à un mètre de haut =>0 pouridiées .Au bout de 3 ans à 5 ans ,on arrache facilement les restes de pins en faisant levier à la main sur les moignons de 1 mètre
un chène a produit des russule delica sur un brulé

je pense que la défriche progressive avec les anciens feux déclenchant une phase de consommation + ou - lente de la MO plutôt qu'un augmentation de la MO .
la MO de la cellulose par les morilles et les champignons de prairie.
la lignine des souches , des aiguilles de pins et feuilles mortes par des bolets des pins et autres champignons avec malheureusement pouridiées si les souches sont coupées bas et non extraites mécaniquement.
dans cette optique ,je continue à évacuer les déchets de girobroyage de déchets ligneux pour défavoriser la création de MO tant qu'apparaitra des champignons type bolet des pins avec semis de fétuque ovine
seul ,l'analyse de racines me permettra de connaitre les résultats de la compétition fongique

cas 3
quasiment aucun champignon dans l'ancien bois et clairière avant la défriche.

toujours quasiment rien depuis

les anciens brulés restent au stade piloselle ,le brulé récent n'évolue pas depuis deux ans
Dernière modification par Benoit le 12 déc. 2008 18:24, modifié 1 fois.
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melano
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Message par melano »

Tiens en parlant de pouridié, sur ma défrche, je n'avais pas sorti les souches et cet automne, j'ai eu une bonne dizaine de souches envahies de champignons jaunâtres...

Bref, je pense que c'est la fin des haricots si en plus il y a le pourridié qui s'y met.

Sinon, dans le coin, ceux qui plantent sur défriche utilisent deux méthodes bien distinctes :
- tout couper, enlever les souches, chauler, amener du fumier, faire casser les cailloux, faire deux ou trois ans de culture de céréales puis planter les chênes myco.
- couper, faire de tout petits trous de la taille du godet, planter, un seau de castine au pied de l'arbre, un m2 de bâche plastique pour pailler et attendre.

Quelle est la meilleure solution? Je ne sais pas.

Jérôme, vu le coût que tu nous as annoncé par ailleurs sur un autre message, je suppose que tu prends la première?

Fred
stef@
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Message par stef@ »

Ouhais, pour le pourridié y a bien qqes trucs mais c'est pas gagné. En plus je te dis pas la toxicité des produits à utiliser pour s'en débarrassé.

Les anciens utilisés au début du siecle pour combattre philloxera le sulfure de carbone (tiens tiens ?!) c'est ce qui est utilisé pour combattre le pourridié ...

Les moins riche utilisé la chaux vive avec je sais plus quel autre produit .

Pour en revenir à la plantation sur défriche, certains ont des résultat dans les 2 methodes que tu décris.
Rappelle toi le gars qui ta livré la télé l'été dernier, il nous a bien dis qu'il avait un bon rendement sur sa plantation sur défriche de bois (sans rien arraché celui ci )

Par contre, beaucoup n'ont aucun résultat sur des plantation sur défriche ... pas évident tout ça...

A+
Benoit
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Message par Benoit »

une solution à petite échelle pour éviter le pourridié:
creuser un peu autour des souches avant infestation et faire des petits feux répété sur les souches et le début des grosses racines l'année suivant la coupe.

en arboriculture fruitière ,on préconisait de détruire les arbres avec du feux en cas de pouridié
xavier
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Message par xavier »

ça ne concerne pas trop la truffe, mais dans le cas des sols fortement contaminés par des nématodes (notamment sur précédent légume), on peut faire une rotation avec des oeillets d'inde (Tagetes). pour les jardiniers.
Benoit
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Message par Benoit »

melano a écrit :........... j'ai eu une bonne dizaine de souches envahies de champignons jaunâtres...

Sinon, dans le coin, ceux qui plantent sur défriche utilisent deux méthodes bien distinctes :
-....................
- couper, faire de tout petits trous de la taille du godet, planter, un seau de castine au pied de l'arbre, un m2 de bâche plastique pour pailler et attendre.

Fred
débat:
les champignons forestiers vivent avec des mycéliums qui digérent la matiére organique issue des feuilles mortes et des bridilles dans un milieu peu ensoleillé moins sujet à l'évaporation intense qu'un milieu plus ouvert ????

faire un petit trou de la taille du godet ,c'est laisser très prés des racines du plant, un milieu avec de la matière organique de surface d'origine forestière?
faire un grand trou large ,c'est mélangé la matière organique au sol ,la faire en partie digérer par le sol?ou la dispercer et contaminer le sol plus en pronfondeur?

les champignons saprophytes pourraient survivre un moment sur les racines mortes ?
certains autres mychoriziens mourrir faute de racine d'hôte vivant ?
cm
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Message par cm »

melano a écrit :Sinon, dans le coin, ceux qui plantent sur défriche utilisent deux méthodes bien distinctes :
- tout couper, enlever les souches, chauler, amener du fumier, faire casser les cailloux, faire deux ou trois ans de culture de céréales puis planter les chênes myco.


Fred
Bsr ,
j'interviens car j'en peu plus de lire des énormités.
On peut faire 50 ans de céréales sur un sol contaminé et cela n'y fera rien comme le bromure de methyl vous pouvez videz des futs (car il est conditionné en futs) sur votre terrain et bien ça n'y fera rien, les essais ont déjà été réalisés il y a belle lurette. quant au pourridié, et bien là non plus rien à faire une fois qu'il est implanté on ne peut plus l'enlever.CM
xavier
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Message par xavier »

les champignons se répartissent en 3 catégories :
- les saprophytes qui se nourissent de MO inertes ou en décomposition (moisissures, levures, champignons de paris, morille etc.)
- les parasites qui s'attaquent à la MO vivante (tavelure, armillaria, mildiou, pourridie...)
- les symbiotes qui puisent de la matiere carbonnée chez un hôte avec, en théorie benefice reciproque (truffe, amanite, cepe etc.)

Dans un milieu forestier, les 3 groupes coexistent et abondent.
Ce sont les deux derniers qui nous concernent surtout.

Il faut aussi bien visualiser les 3 formes du cycle bio des champignons et leur besoins écologiques : spores et sa germination, vie du mycelium (dont mycorhize), fructification.

aprés une coupe rase et arrachage, les formes myceliennes (et donc les fructifications) des symbiotes et parasites disparaissent.

mais pas leurs spores. De plus la germination des spores des mycoriziens se déclenche au contact immédiat (qques microns) des radicelles où le "biotope" est trés différent de celui de la parcelle (acidité, exsudat)
Ce que je veux dire, c'est que des spores de mycorhiziens typiquement forestiers peuvent probablement coloniser les racines de jeunes plants au milieu d'une défriche.

Je ne sais pas si ces mycelia survivent dans un milieu ouvert, mais il est tout a fait possible que ce soit le cas, colonisant patiemment les radicelles pour enfin fructifier 30, 50 ou 100 ans plus tard quand les conditions forestieres sont revenues.

Je crois avoir lu que le stock de spores se réduit significativement au bout de 7 à 8 ans de cultures non mycorhiziennes, ce qui ne veut pas dire qu'il n'en reste pas encore.

Enfin, derniere chose : il faut visualiser les mycorhizes d'un plant comme une population dynamique, comme les radicelles qui les porte : des individus qui naissent, vivent et meurent.
Un jeune plant myco produira si et seulement si les myco initiaux auront pu essaimer à temps sur les radicelles nouvellement apparues.
Si la charge d'inoculum divers est trop forte, ça risque d'être bien compliqué.

Bon, tout ça pour dire que planter sur une défriche ne me parait pas une grande idée, à moins d'avoir le temps. En plus, ça coute cher, si j'ai bien lu le post consacré aux coûts de production!!!
galistruffe
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Message par galistruffe »

tres bonne synthese xavier , je dirais simplement que dans le cas mélano qui a un biotope tres opposé aux champignons saprophites mycorhisiens des sous bois la contamination et competition de ces dernier est tres difficile surtout si l'arbre est bien mico au depart .Le sainfoin est un exelent desinfectant des sols et deux années suffisent a mon avis .Pour unci c est bien plus compliqué.
Dans l ideal bien sur il vaut mieux planter dans des sols qui ont été cultivé plusieurs années et laissé en jachere depuis plus de 5 ans mais bon la perle rare est tres difficile a trouver . jerome
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melano
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Message par melano »

Bonsoir Xavier,

Pour compléter ton excellent exposé de la situation compliquée de la plantation sur déffriche, deux remarques / questions :

- si on considère qu'au moyen âge (date?) l'Europe n'était qu'une vaste forêt avec des sols riches en MO et en spores diverses et variées, qu'il y a 150 ans, nous avons connu une période exceptionnelle pour la truffe, il faut bien admettre qu'entre les deux périodes, les sols se sont bien décontaminés. Il n'est donc pas impossible de le faire mais combien de temps faut-il?

- puisque l'ennemi numéro un semble bien être les spores, que celles-ci ne sont capables de germer qu'une fois, n'y a-t-il pas moyen de lever leur dormance en provoquant des conditions favorables à leur germination puis de tuer le mycélium en laissant le milieu ouvert? Bref, si on savait les faire germer, on serait sauvé.
Pour unci c est bien plus compliqué.
Tu entends quoi par cette remarque Jérôme? Qu'il est plus embêtant de planter unci que mélano après défriche ou qu'il est plus difficile de planter mélano dans un sol contaminé par unci?

Aujourd'hui, trouvé une unci en plein dans un brulé qui produit aestivum et ailleurs une unci qui devait dépasser les 100 grammes. La plus belle de la saison.

Fred
galistruffe
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Message par galistruffe »

Fred l unci trouve ces conditions obtimale dans les sous bois ou milieu fermé et donc c est le meme que toute la colonie de saprofite .Comme l a dit xavier quand tu instales ton arbre il y a de forte chance que des racines soit contaminées par autre champignons qui peuvent etre tres patient pour fructifier .dans le cas de mélano, donc milieu tres ouvert avec les incidences sur l eau , la chaleur du sol ...peu de chance de dévelopement mais dans le cas unci tu restitue les bonnes conditions pour les competiteurs de ton antecedant donc ??? jerome
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melano
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Message par melano »

Logique. Je tente le coup de toute façon cette année, j'ai déjà mes plants. Je les mets sous futaie en pleine forêt dans un coin favorable (production). On verra bien.

Fred
galistruffe
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Message par galistruffe »

Tu as raison , unci est quand meme bien virulente , en faisant des apport régulier et en maitrisant la competition du devrais avoir de bon résultats .jerome
kaizeurangie
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Message par kaizeurangie »

ya t il moyen d avoir une photo de spore uncinatum?

merci
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