A quoi sert le plant mycorhizé ?

[l'appalou 24]

Bonjour Fred.
tu as raison pour ton terrain ,mais ce n'est pas un généralité, au début du siècle nous étions un département avec une grosse production et il n'est pas négligeable de retrouvé ces terrain oubliés
a+jean claude.

[J Gravier]

Bonsoir Fred,

pour moi dans l'étude qui a été faite sur le Ventoux il y a des choses fondamentales qui ont été mises en évidence, autant Renlo considère que c'est juste un travail de bon pédologue et il a peut être raison, autant c'est bien la première fois qu'on étudie une zone aussi vaste, avec des sols aussi différents, et en plus en sachant ce que chaque adjudication pouvait produire.
En clair il y a des multitudes de sols, mais avec beaucoup de cailloux (des plus petits jusqu'au blocs de calcaire énormes)) et tous les terrains sont en pente, le drainage est assuré et donc pas de soucis même avec plus de 60/100 d'argile ......
Les concessions qui ont le plus produit sont en piémont (mais toujours en pente)) , les sols sont profonds avec une très bonne réserve en eau, une très grande zone de prospection est possible pour les racines en profondeur....
Les meilleures parcelles se sont très vite refermées pour basculer dans un système forestier, parmi les plus mauvaises certaines produisent encore quelques truffes, les arbres ne se sont pas développés et le milieu est resté ouvert.....
La situation me semble dès lors assez claire, il faut des sols drainants mais qui gardent de l'humidité utilisable par l'arbre et le champignon, c'est une humidité très relative, elle doit laisser passer l'oxygène le plus profondément possible....
En conclusion rares sont les sols agricoles qui remplissent ces conditions, si je prends tous les terrains agricoles autour de chez moi, à -20/30cm il y a une semelle liée au tassement, pour autant l'argile reste limitée à 30/100 et nous avons pourtant cailloux et sable...... les truffières ont toutes été plantées dans ces conditions.....
Qu'on aère le sol en profondeur avant la plantation, qu'on arrête de rouler avec un tracteur dans la zone de production, que dès lors on ait plus besoin de "faire monter" les arbres pour pouvoir passer dessous et que donc on arrête de former des troncs, qu'on apporte de l'eau, non seulement pour l'arbre et le champignon mais aussi pour la vie du sol..... qu'on en apporte juste ce qu'il faut pour ne pas bloquer trop longtemps l'oxygénation de la terre.... qu'on aide la truffe en éliminant la concurrence herbeuse ..... ET ON PRODUIRA DES TRUFFES
En Italie j'ai vu des sols pas top du tout par endroit (argiles, marnes.... donc "lourds") mais aérés et avec une pente qui interdit l'utilisation du tracteur....
Je pense que c'est la qualité du sol qui fait tout, un vrai sol, qui respire, avec plein de bébêtes dedans.... vous en connaissez beaucoup des sols comme ça?? .... perso je n'en ai jamais vu !!!..... probablement qu'à l'époque ou mon arrière grand père a planté ça existait.... mais rien n'est perdu, on peut redonner de la vie.....

joel

[jjr24]

Bonsoir,

L'Appalou: mes voisins ont planté sur un bois de 1h5 ( coupe du bois, dessouchage, passage du bull pour enlever la matière organique);
Plantation et entretien suivi ont donné, 20 ans après, plusieurs kgs bon an/mal an?!; pas de quoi pavoiser De moins en moins actuellement!!

Après guerre, c'était une vigne semble t-il; avec quelques CP producteurs;

La remarque de Joël sur les racines profondes est intéressante
ET m'a fait penser à une exploration souterraine que j'avais faite avec des spéléos (près de Villars, il y a...25 ANS?...); J'avais vu des racines "profondes!!", le plafond devait être dans les 5/10M (pas facile d'être précis!);
Les racines descendaient jusque vers le milieu de l'immense grotte!! (bois/taillis au dessus);
Je ne me souviens pas si j'avais pensé à prendre des racines?! sans doute, n'aurais-je pas pu vu la hauteur et les éboulis, d'après mes souvenirs;
(j'essaierai de trouver des photos)

Cordialement.JJR24

[melano]

Merci Joël. Ce sont de précieuses informations pour le choix de prochaines parcelles et la façon de les préparer.

Fred

[Scalp]

Bonsoir, intéressant ce brain storming alors après la lecture de vos posts je me lance rapidement en citant Sebastien :

"Les mesures de quantité et qualité permettent de dire que mycorhizes et mycélium sont à leur top en novembre et tendent à disparaitre en fin d’hiver. Tout le cycle redémarrerait donc au printemps d’un nouveau mycélium qui se développe depuis un état végétatif ou d’une germination de spores mais pas depuis les mycos (mortes) de la saison précédente.
Si les mycos meurent ou sont détruites avant le printemps et se renouvellent, à quoi sert-il de mettre un plant mycorhizé en terre ?
Et bien la seule réponse que j’ai trouvé c’est : à rien !"

Et ma question est : que fait l'arbre hôte en hiver et au printemps? Y a t'il un lien ?

Stéphane

[J Gravier]

Bonjour à tous,

on part d'un mauvais postulat, les mycos ont une durée de vie limitée mais supérieure à 1 an, donc elles ne disparaissent pas en hiver, par contre il y a un renouvellement important des racines fines et donc des mycos qui sont dessus. Il faut arriver à suivre l'évolution des zones sur deux ans, avec des prélèvement 4 fois par an.... mais également prélever par strates.... avec le risque de tout perturber...

joel

[tuber11]

Merci Joël, comme toujours tu nous ramène à une vision claire et logique des problèmes.

Alain

[melano]

Le moment crucial, c'est le moment de la bascule d'une souche à l'autre. Là, lorsque les racines fines apparaissent et sont en voie de colonisation par le mycélium, il faudrait faire des prélèvements quasi quotidien des racines et non des mycos comme fait jusqu'à maintenant. Car il y a sans doute un stade où la nouvelle souche est sur la racine sans former de mycorhizes. Or dans les protocoles actuels, ils prélèvent des mycos. C'est trop tard, la messe est dite depuis longtemps car à priori, les mycos se constituent à la fin de l'été début de l'automne alors que les racines fines sont apparues au printemps.

Du coup, il est probable que les mycorhizes ne jouent qu'un rôle mineur dans la fécondation par exemple vu qu'elles ne doivent pas être formées au printemps. Tout doit se passer par mycélium interposé. où est le réservoir de ce mycélium qui redémarre au printemps? Spores?

Là, dans les pièges à truffes avec apport de truffe exogènes (souche sud-est sur sauvage sud-ouest), on aurait surement des observations intéressantes à réaliser.

Bref, du boulot en perspective pour nos chercheurs...

Fred

[jjr24]

Bonjour,

+1, Merci Joël sur ces remarques de bon sens souvent oublié a mon sens parce ce que ça ne se voit pas de prime abord

(Perso, j'ai plein de "bêbêtes" chez moi; j'y suis très attentif mais je ne fais pas encore ce qu'il faut pour avoir une bonne production )
Bonne journée sous la pluie.JJR24

[tuber01]

Comme dit Joel, au dela du cycle annuel que l'on connait et que l'on applique par nos méthodes de culture, s'ajoute peut être par dessus un cycle de 2 ans du côté du champignon.
Bizarre comment ces "2 ans" reviennent parfois dans nos observations et expériences.
J'ai aussi en mémoire les tests de Franck Richard sur le travail du sol ou le récepage avec le pic de mycelium qui arrive 2ans après l'évènement (si je me souviens bien de ses graphes).

Fred, si la mère change et est unique à chaque fois, c'est que le nouvel individu truffe viendrait forcément d'une génération suivante issue de la germination des spores...
Et qu'en plus l'un de ces myceliums arriverait à faire le ménage et prendre le dessus sur tous les autres !
Mais comme tu dis, il y a encore de nombreuses recherches à faire pour défricher tout ca.

Seb

[melano]

Et oui, deux ans comme dans les pièges à truffes...

Les spores doivent jouer un rôle important c'est clair. Mais pas que l'année d'après. Les spores, ça dure des décennies. Et tant mieux car les années blanches en terme de production, ça doit bien servir.

On a aussi le soucis des genets qui durent plus d'une année. Cela sous entendrait que dans certains cas, la multiplication végétative marche aussi.

Bref, c'est compliqué.

Fred

[bernard]

Il y a un peu plus de deux ans j' avais fait un essai sur un noisetier producteur d' une bonne centaine de mésentériques par an. Auparavant je passais la grelinette, là, il y a deux ans j' avais fait la moitié à la grelinette et la seconde à la houe, pas facile dans ce sol caillouteux. Il y a un an je n' ai pas trouvé la moindre truffette sur le côté passé à la houe, cette année c' est revenu comme au paravant.

Il y a deux ans j' avais fait un peu plus de 300 pièges à truffes, pour moitié uncinatum et l' autre mélano, l' année pas le moindre résultat et aucun sur uncinatum cette année, mais j' espère avoir quelques mélanos sous peu.

[J Gravier]

Bonsoir à tous,

Le mycélium est au contact des racines qui poussent tout au long l'année, il profite d'un "microcosme", il est protégé..... les mycos c'est pour plus tard... une sorte d'hibernation... bien sur que ce sont les racines qu'il faut analyser, il doit y avoir du mycélium avec....

joel

[jjr24]

Bonsoir,

Bien vu Tuber01 je ne sais pas: mais ex. de travail du sol et un peu de taille, sur CV non producteur. 1ère année: rien; 2ème an =production

Comme dit Joël, le "microcosme" n'y était pas!
Bonne soirée.JJR24

[tuber11]

C'est ce que développe G Callot dans son livre page 103 à 107.
C'est dans la racine que se trouverait la forme hivernante d'où partirait le nouveau mycélium au printemps suivant.
Alain