
Il apparaît à l'analyse des truffes récoltées que sous un même arbre, le mycélium maternel est toujours le même et il a les mêmes caractéristiques génétiques (signe et allèles) que celui retrouvé dans le sol et que celui retrouvé dans les mycorhizes. Donc, il semble clairement apparaitre qu'une seule souche de truffe qui a un rôle maternel (fourniture des filaments mycéliens de la gleba) s'installe sous un arbre et fournisse les mycorhizes des racines, le mycélium du sol et la gleba des truffes.
Venant d'on ne sait trop où (spores, arbres voisins, libre dans le sol, plantes compagnes) des souches de mycélium mâle (rôle de fécondation des filaments de signe opposé pour former les spores), difficiles à mettre en évidence viennent féconder la souche femelle. Heureusement pour nous, ces souches semblent nombreuses car dans l'étude, les truffes récoltées sous un même arbre, si elles sont la même mère peuvent avoir jusqu'à 3 pères différents (retrouvées dans les spores des truffes en question mais un seul père par truffe semble-t-il).
Voilà ce que nous dit l'étude. Maintenant, si on interprète un peu ce qui peut se passer dans les plantations :
- dans une plantation où tout va bien. Les souches maternelles sont puissantes sous leurs arbres, adaptées au sol, elles ont une bonne dynamique. Les souches paternelles sont nombreuses, n'ont aucun soucis pour rejoindre les femelles et tout se beau monde fait de nombreuses truffette que des trufficulteurs compétents arrosent et amène par sac entier au marché de Richerenches.
- dans une plantation où ça se passe moins bien. Les souches maternelles implantées en pépinière, adaptées au terreau des pots, ne sont pas forcement adaptées au sol plus argileux (?). Mais comme elles sont fortes pour tenir la place dans leur terreau, dans un premièr temps elles éjectent les autres souches qui auraient pu être plus en phase avec le sol avant de végéter lamentablement dans leur argile (?). Coté parternel, le mycélium en chie comme une bête pour traverser les inter-rangs dur comme du béton, fissuré de partout en été, gavés d'eau au printemps... Seuls quelques trufficulteurs avec un sol moins argileux ou avec des souches adaptées amènent un petit panier de temps en temps à Lalbenque.
Tout ceci n'est que pure fiction bien entendu.

Fred