Arroser pour le mycélium.

Le choix de l'essence, les techniques de plantation, la taille, le travail du sol, l'irrigarion , méthodes de rénovation...

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melano
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Arroser pour le mycélium.

Message par melano »

Bonjour,

durant les longues heures à tirer les tuyaux et passées à arroser, on a l'esprit qui se promène...

Et au hasard de mes réflexions, je me suis rendu compte que j'avais un soucis de conceptualisation de l'arrosage en faveur du mycélium. Arroser un arbre comme mes 0+ ou mes 1+, pas de soucis. On met 3, 5 ou 10 litres au pied de l'arbre et il prendra ce dont il a besoin.

Arroser les truffes sous mes producteurs, pas de soucis. En fonction des précipitations, de l'humidité de la terre à 10 cm, de l'état de flétrissement de certaines plantes alentours, on sait quand on doit arroser et la quantité à amener pour mouiller les 15 premiers centimètres de terre.

Mais avec mes ados, je ne suis pas sûr de moi. Vous allez me dire que c'est normal, que les ados c'est pas simple à gérer, je ne peux que confirmer. LOL

Dans mon esprit, à ce stade, l'objectif est de faire proliférer le mycélium pour obtenir une biomasse mycélienne la plus importante possible pour passer le seuil qui fait apparaître le brûlé puis le seuil qui fait naître les truffettes.

Trop d'eau et l'arbre peut subvenir seul à ses moyens ==> il peut se passer du mycélium, pas assez d'eau et le mycélium disparaît. Intuitivement, j'aurai tendance à dire que du sec dessous et humide dessus est une situation favorable à ce stade mais je peux me tromper. Intuitivement, je dirai qu'on peut attendre plus qu'avec les truffettes et qu'un stresse hydrique prononcé n'est pas forcement défavorable. Mais c'est purement intuitif.

Mais connait-on le seuil critique propre au mycélium et la quantité / fréquence à apporter à ces arbres en préproduction?

Fred
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tuber01
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par tuber01 »

Enfin quelqu'un qui rejoint mes doutes ;-)
Mais la dernière fois où j'ai émis l'hypothèse que peut être il y a un risque à trop arroser, je n'ai pas eu beaucoup de succès auprès des collègues du sud est ;-)

J'avais les diverses réflexions suivantes :

1) Sur un arbre producteur : l'arrosage sert à la truffette à passer au stade truffe et à grossir. Tant qu’on n’arrose pas, et je dirais jusque fin juillet, la truffette sait attendre. Et parfois je pense qu'il vaut mieux d'ailleurs qu'elle attende plutôt qu'elle ne se développe trop tôt et finisse pourrie en début de saison avant d'avoir mélanisé.

2) Pour un arbre en préproduction : l'objectif est de développer le mycélium et son support que sont les racines fines.
- Mais l'eau est inversement favorable pour la production de racines fines : plus il y a d'eau et moins il y aura de racines fines. Il n'y a aucun doute là dessus.
- Vu que le champignon est en symbiose avec l'arbre essentiellement pour l'aider à puiser de l'eau et des minéraux, et qu'en plus celui ci se sert des racines fines comme support (via les mycorhizes), alors il est possible qu'à certaines périodes on ait le même effet : plus il y a d'eau et moins il y aura de mycélium.

3) Là où c'est encore plus complexe à mon avis, c'est que le cas n°2 concerne aussi les arbres producteurs au printemps. Car il faut bien démarrer et continuer à développer un cycle racines fines / mycélium pour l'année même pour les arbres producteurs.
J'ai pour exemple l'année 2011 où nous avons eu un printemps exceptionnellement sec du 13 avril au 31 mai (pas une goutte d'eau entre ces dates). Et bien je n'ai jamais trouvé autant de truffes en nombre sur mes différents sites.
Cette année 2012 est exactement inverse sur cette même période avec des sols qui sont restés gorgés d'eau à partir du 7 avril. Je pourrai alors comparer !

Ainsi un "coup" de sec n'est absolument pas néfaste et je pense même bénéfique pour notre culture.
Attention, tout ceci ne concerne pas les sécheresses sévères, durables que certains sont en train de malheureusement connaitre en ce moment.
Si l'arbre commence à donner des signes de manque, alors là on est au stade où même le mycélium n'arrive plus à l'aider à s'alimenter et il faut arroser...
Mais il faudrait dans l'idéal gérer ces coups de secs en se mettant "aux limites" à chaque fois.

Après le 15 aout par contre, et tout l'automne, je pense qu'il n'est plus besoin de développer le mycélium mais là il faut jouer la carte du développement du fruit truffe et avoir l'eau suffisante pour celle ci.

2 autres réflexions annexes que j'ai sur le sujet de l'eau :
- Je me demande si l'arrosage quand il est pratiqué régulièrement en juin juillet ne trouve pas plutôt son bénéfice dans la régulation de la température du sol qui ne doit pas "bruler" la truffette.
Pour ceci, l'idéal serait alors plutôt de travailler l'ombrage de l'arbre par une forme de taille adéquat + un paillage quand c'est possible.
- De façon générale pour les fruits, et notamment la vigne dont j'essaye de chercher des inspirations pour travailler sur la saveur de la truffe, celle ci a besoin de sec également. C'est ca qui lui permet de concentrer les tanins et souvent faire de meilleurs vins (et je n'ai jamais vu une vigne être arrosée).
Cette année où le printemps a été trop pluvieux chez nous, les fruits de saison étaient bien fades jusqu'à présent.

Seb
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tuber01
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par tuber01 »

truffalou a écrit :
par contre s'il de l'eau à 50 / 60 cm il va vouloir favoriser aussi son racinaire superficiel ou il trouvera plus facilement des éléments fertilisants ? :?: ? :?:
Effectivement, il faut ensuite superposer à la problématique de l'eau, celle des nutriments qui eux se trouvent essentiellement dnas les 15/20 premiers cm.
Et idem :
- si trop de nutriments disponibles (terre argileuse par ex) => alors moins de racines car moins d'effort à faire pour se nourrir.
- si nutriments plus rares (sols pauvres et/ou sableux et/ou saturé en calcium) => alors plus de racines fines car il faut explorer tout les pores de la terre pour que l'arbre se nourrisse.

Mais cette partie peut être cultivée/maitrisée par le choix du bon sol au départ et/ou par des apports divers pour modifier la structure ou la composition du sol, etc...
Et ceci va souvent de pair avec l'eau : car un sol argileux retiendra non seulement les nutriments mais aussi l'eau, un sol sableux retiendra moins les nutriments drainés en même temps que l'eau....

Seb
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J Gravier
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par J Gravier »

Salut à tous,

réfléchir et remettre en question ses pratiques est toujours une bonne chose, cependant moi j'en reviens toujours aux plants en pépinière.... humidité constante mais substrat hyper drainant.... c'est donc fonction du terrain....
Perso chez moi c'est hyper drainant, très chaud et sec, très homogène.... donc l'eau est une bénédiction....
Ca fait maintenant deux ans que je suis dans le gard une partie de l'année et que je visite des terrains.... rare sont les sols à peu près homogènes, bien structurés et peu argileux....
j'ai vu plein de truffières plantées n'importe ou et sans eau....
Chez moi les meilleurs terrains à truffe sont dans des zones Fx/Fz.... sur géoportail j'ai utilisé la "machine à remonter le temps" et j'ai découvert bien plus que je n'imaginais, les deux anciennes parcelles de mon grand père (plus de 50 Kg/hectare sur 2 hectares), mais surtout celles qui étaient autour et qui elles aussi ont été arrachées..... quelques unes font entre 10 et 25 hectares alignées nord/sud.... le tout sur un territoire de plusieurs Km2...
Pas de doute, à une certaine époque il y avait une sacrée production à Carpentras.... et tout ça sans eau.....

joel
Renlo
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par Renlo »

Il existe une publication faite par les espagnols sur le sujet. C'est très intéressant, un de leurs rares travaux originaux qui dépasse le recensement des mycorhizes... Quand je serai réveillé de mon estivation je rechercherai les références.
A+
Renlo
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melano
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par melano »

Bon, globalement d'accord avec ton analyse Seb. Mes 3+, 4+ et 5+ vont encore devoir attendre un peu leur eau...

Par contre, en se mettant dans les limites du sec avant chaque arrosage, on ne favorise pas la croissance des arbres. Les pousses en cours sont en général sacrifiées mais on ne fait pas du bois on fait des truffes.

Par contre, jouer à trouver la limite avec les pubs, c'est la roulette russe. Ces arbres claquent sans prévenir. Tu passes le matin tout va bien. Tu reviens le soir, ils sont un peu pâles, tu arroses mais deux jours après, ils sont marrons. Il était trop tard.

D'où l'intérêt de mettre qques noisetiers de ci de là comme indicateurs de point de non retour. Ils servent de vigie dessèchement.
un sol argileux retiendra non seulement les nutriments mais aussi l'eau
Encore et toujours la double peine avec cette argile... Décidément, je tourne, je vire mais il va bien falloir que je généralise à grande échelle l'apport de sable calcaire avant plantation sur 2 m de rayon avec mélange à la terre en place sur au moins 15 cm de profondeur. C'est un boulot de titan mais après, on est tranquille.
je n'ai jamais vu une vigne être arrosée
Si si, j'en ai vu cette année en PACA et aussi en Languedoc. Il faut dire que certaines tombent les feuilles tellement il fait sec dans le coin.
Chez moi les meilleurs terrains à truffe sont dans des zones Fx/Fz
Chez nous aussi les placages alluvionnaires sont de très bons terrains. Mais ils sont situés dans des combes étroites, souvent entourés de bois, qui se transforment en annexe de la Sibérie en hiver ==> on oublie.
Quand je serai réveillé de mon estivation je rechercherai les références.
Prend ton temps Renlo. Pas de soucis.

Fred
J Gravier
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par J Gravier »

Ok avec toi Seb pour juin et juillet, la fonction baisse de température au niveau du sol me semble importante, peut être pas valable pour tous les sols, mais chez moi certainement.... j'en saurai certainement plus cet hiver car j'ai augmenté la fréquence de mes arrosages en limitant la quantité une fois sur deux....

Pour ce qui est de l'irrigation des vignes il faut que tu viennes faire un tour du coté du ventoux, en raisin de table c'est maintenant une généralité..... et dans le gard j'ai même vu un canon à enrouleur tourner sur du raisin de cuve.....

joel
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trufou
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par trufou »

salut,
idem pour l arrosage vigne, en tant que producteur de chasselas de moissac, donc de table, je confirme qu on arrose, a l enrouleur, au sprinkler, au micro jet, bref on arrose et heureusement, sinon le raisin devient gris et tout mou, voire n arrive pas a murrir.
trufou
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tuber01
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par tuber01 »

Je distingue 2 catégories que l'on retrouve dans beaucoup de cultures

- Celle de la production intensive pour laquelle l'arrosage devient une nécessité pour assurer la quantité et régularité.
Mais j'ai tendance à croire qu'on tend alors plutot vers des cultures de fruits qui ne donnent pas toujours les meilleurs (gustativement parlant). Surtout si il s'agit d'espèces qui ne sont pas toujours les plus adaptées naturellement à l'endroit où elles sont plantées.

- Celle de la production de qualité haut de gamme, avec la bonne espèce au bon endroit, l'acceptation de perdre une partie de la récolte des fruits impropres, mais, sur ceux qui restent, obtenir des éléments d'une excellente saveur concentrés en sucre et tanins.
Le critère de l'eau, quand elle est en trop (je ne parle pas de la situation actuelle de secheresse sévère), n'est alors pas favorable je pense. Le raisin et la truffe sont des fruits de la chaleur et du sec (en partie).

Ceux qui arriveront à concilier les 2 seront les rois du pétrole !

Je fais ce lien pour la truffe car je pense qu'il faudrait qu'on se batte sur le domaine de qualité d'abord.
J'ai tellement de peine à voir parfois certaines mélano échangées (à richerenches) que je me dis qu'en France on perdra ce combat si ca continu ainsi, et les prix s'effondreront en rapport avec la qualité.
NB : Attention, je ne dis pas que l'eau est la cause principale de cela pour l'instant (c'est seulement un facteur à manier avec prudence).

Seb
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J Gravier
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par J Gravier »

Salut seb,

là tu fais une erreur, la nécessité d'irriguer est avant tout pour la truffe une question de changement de climat, dans mon coin il y avait à l'époque de mon grand père une année de récolte sur trois avec des rendements importants à l'hectare, aujourd'hui il n'y a plus rien, je le répète, seulement 1996 et 2008 sur les vingts dernières années et encore pour 1/4 en quantité de ce qu'était une récolte "normale" à l'époque.... et encore, même pas....
Je ne suis pas un spécialiste du raisin, trufou répondrait mieux que moi, mais globalement l'agriculture qualitative a fait un bond en avant ces dernières années, en partie grace à une meilleure maitrise de l'irrigation, l'utilisation de fumures naturelles, d'oligoéléments.... de traitements mieux ciblés et plus naturels.... mais face à ça il y a l'agriculture intensive majoritaire qui déverse ses torents de produits insipides et pas chers, que l'on retrouve partout dans les grandes surfaces et même dans les" boutiques locales" parce que c'est plus facile de passer commande à une centrale d'achat que de se lever tous les matins à 5 heure pour aller faire le marché...... là ou il y en a encore !!!

Il y a une vision simpliste issue des années 70 qui a véhiculé des idiotie en particulier autour de l'agriculture bio, il faut comprendre qu'un "bon ou beau" fruit, qualitativement et gustativement, est issue d'un arbre ou d'une plante en bonne santée, qui l'a bien "allimenté" et qui n'a jamais souffert, ça passe par la qualité du sol et donc de la vie qu'il abrite.... et donc aussi par l'irrigation.

J'ai un collègue qui fait du melon, il n'est ni en bio ni en agriculture raisonnée, mais il utilise beaucoup de produits "naturels", il a une technique très personnelle...... il expédie ses plus beaux melons à 2,40€ /Kg en gros quand les autres producteurs ont du mal à les vendre 40 centimes/kg.... pourquoi !!!!
Il a tout simplement trouvé le moyen de produire des melons exceptionnels, avec une technique qui puise un peu dans dans le bio, un peu dans la biodynamie..... et quand il ne peut pas faire autrement dans le conventionnel.....

Mais soyons clair, ou peut on trouver aujourd'hui les meilleurs produits agricoles français ? : dans les boutiques "de luxe" et à l'étranger..... pourquoi ? tout simplement parce que le français de base ne peut plus se les payer..... un peu comme au Brésil, tu es au pays du café mais impossible d'en trouver du bon !!!! il faut aller en France pour en avoir... mais jusqu'a quand ?

joel
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par bernard »

Depuis plus de 20 ans je fais mes courses dans un Intermarché à une dizaine de km. Jusqu'à l'année dernière j' y trouvais des melons, pêches et nectarines de bonne qualité, mais cette année c'est essentiellement de la m...e.
Quand j'essaie de choisir des fruits de qualité je parle avec d'autres clients qui partagent mon avis.
Ce matin j' ai demandé à voir le responsable pour lui faire part de ma déception, à sa décharge il a prétexté qu' il n' était là seulement depuis un mois. Il est clair que j'irai plus loin pour trouver des produits de qualité pas forcément bien plus chers.
Dans une semaine environ je devrais pouvoir déguster les meilleurs melons qu'il m'était donné de manger, à savoir ceux de mon jardin.
Dans la vie tout n'est qu'une histoire de dosage , encore faut-il avoir le courage d'oser doser !
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tuber01
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par tuber01 »

J Gravier a écrit :là tu fais une erreur, la nécessité d'irriguer est avant tout pour la truffe une question de changement de climat,
Salut,

Effectivement, au vu du manque de précipitations que vous avez maintenant régulièrement ces dernières années, je ne nie pas la nécessité vitale de maitriser l'irrigation de vos truffières.
Toutes ces réflexions visaient à débattre pour estimer ensemble où il faut positionner le curseur entre "pas d'eau" et "excès d'eau", selon les divers facteurs qui interviennent : sols , mois de l'année, arbre producteur ou pas, production de mycelium ou fructification, alimentation du fruit truffe et/ou de l'arbre, chaleur, ...
J'ai dérivé sur la qualité, mais en effet ca n'est pas le facteur principal du sujet de départ, oups :?

Pour en revenir à une remarque de Fred, je pense que mettre des plants témoins, noisetier ou comme certains le font déjà avec les topinambours (qui restent de saison), est un super indicateur pour arroser juste quand il faut, en essayant de se mettre "à la limite" du coup de sec trop sévère à chaque fois.

Seb
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melano
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par melano »

En parlant de noisetiers, j'en ai de 4 ans dans ma plantation d'unci qui n'ont quasiment plus une feuille. Je crois que j'ai dépassé la limite ou plus surement qu'ils ne doivent pas être super bien mycorhizés. :lol:

Il y a aussi le facteur température qui doit limiter le risque de "trop" arroser. Avec les 30 / 35 ° C qu'on a actuellement, même en saturant le sol d'eau le matin, le soir, on a déjà un taux d'humidité quasi parfait qui ne risque pas de provoquer d'humidité excessive. Donc, pour les ados, je pense que d'arroser en pleine période chaude peut être un élément limitant les risques d'erreurs (contrairement à l'arrosage pour la truffe sur producteur qu'on fait de préférence lorsque le temps se détraque pour que l'humidité perdure plus longtemps).

Autre réflexion en vrac sur le choix des essences : en sol argileux, comme chez moi, j'ai peu de résultats avec les verts qui ont à la base un racinaire grêle, accentué par l'argile. Au final, il ne doit pas y avoir beaucoup (assez?) de racines au m2.

A l'inverse, le noisetier marche car son racinaire dense est limité par la présence d'argile. Il faut donc adapter les essences à son sol.

Mais bon, le pub est une valeur très très sûre. J'ai fini d'arroser mes 1+ ce matin et ceux qui ont le meilleur développement sont bel et bien les pubs. Par contre, si on ne les traite pas, c'est la cata. Encore un petit soufre hier soir à cause de l'oïdium.

Fred
J Gravier
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par J Gravier »

Seb,

je pense contrairement à certains que la truffe a une très grande capacité d'adaptation au climat et au sol, simplement il y a des endroits ou les conditions de milieu sont bonnes dès la plantation, alors qu'en d'autres lieux il faudra attendre qu'une évolution conjointe de l'arbre et du sol se fasse pendant 20 ans avant que mélano trouve un terrain favorable à son develloppement..... ce qui pose le problème de la contamination du milieu durant tout ce temps....
Quand un arbre est producteur en milieu naturel qu'il soit dans le périgord ou dans le vaucluse n'y change rien, il peut être très bon producteur et le rester longtemps, mais en plantation la donne est differente.... peut être même qu'une "culture raisonnée" restera impossible dans des territoires pourtant à vocation truffière, en fin de compte il n'y a que celui qui connait son sol, qui a vu des générations d'arbres entrer en production et puis s'etteindre qui sais.... on doit tous en passer par là.... et adapter nos pratiques.....
Certains plantent en aestivum et récoltent au bout de 7 ans, moi je ne peux pas !!! avec le sol que j'ai il faut 20 ans pour que le milieu soit propice !!! mais le sachant je pourrais essayer de jouer sur la densité et sur la taille pour créer un milieu qui se "referme" très tôt..... enfin bref, il peut y avoir des moyens de contourner un problème, Fred est certainement dans le vrai avec ses apports.....

Donc voilà, au risque de me contredire je me méfie beaucoup des théories "généralistes", même si tout ce que tu dis me semble très bien "pensé" et souvent très pertinent.... être toute une communauté à "aller un peu dans le même sens" peut être un piège.....

voilà, sinon moi j'utilise le cerisier comme indicateur, c'est pas mal non plus....

@+

Joel
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Re: Arroser pour le mycélium.

Message par tuber01 »

Fred, excellente l'idée du noisetier meilleur en sol argileux ...
Mais finalement on en revient presque à comprendre ce que dame nature avait déjà trouvé et fait avant nous :-)
Je partage aussi ton point de vue sur le pubescent qui reste le meilleur dans la plupart des situations.
Je déplore juste l'odium. Me refusant à traiter, j'ai du mal avec certains ... Ca fait déjà 15j que je peux ramasser les feuilles au sol à certains endroits :cry:

Merci Joel pour tout tes bons conseils.
La passion de la truffe et nos désirs de compréhension dans ce domaine nous poussent au maximum de rigueur.
Cet exercice en soi est déjà très excitant, mais les débats qui s'en suivent sont passionnant aussi.
De plus, je suis sûr de m'être déjà contredit dans le temps ou via différentes approches du sujet, donc ca n'est jamais facile :wink:

Seb
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