Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé..

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melano
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Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé..

Message par melano »

Bonjour,

voici le lien vers un document en espagnol qui fait le bilan de recherches dans la région de Teruel dans lequel on trouve p 48 un graphique indique les variations de la quantité de mycélium dans le sol en fonction des mois de l'année.

http://www.chil.org/download-doc/3921

C'est surprenant car ce n'est pas en juin que la quantité de mycélium est maximale (alors que le brûlé se forme).

C'est en novembre, au moment où il faut nourrir la truffe que la quantité de mycélium est maximale.

Et si c'était aussi là que les mycorhizes étaient le mieux formé et les plus nombreuses? Et si au printemps, ces structures n'étaient pas encore formées? Et si du coup elles n'avaient pas de rôle dans la formation des truffettes?

Que de perspectives pour ce simple graphique.

Bonne réflexion comme toujours.

Fred
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tuber01
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par tuber01 »

A part le creux en avril, du peut etre au piochage du sol , et le pic en novembre (?), le taux est finalement stable tout au long de l'année !
Une chose de sûre : le producteur a un taux nettement au dessus du non producteur.

Seb
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jeanmidu24
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par jeanmidu24 »

melano a écrit :
Et si c'était aussi là que les mycorhizes étaient le mieux formé et les plus nombreuses? Et si au printemps, ces structures n'étaient pas encore formées? Et si du coup elles n'avaient pas de rôle dans la formation des truffettes?

Que de perspectives pour ce simple graphique.

Bonne réflexion comme toujours.

Fred
Oui et il me revient en mémoire une réponse de jérome qui lorsque j'avais demandé la meilleure pèriode pour observer les mycorhizes, m'avait répondu octobre, novembre alors que la plupart prétendent fin-mai...

jean-mi,
Jeanmi,
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melano
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par melano »

A part le creux en avril, du peut etre au piochage du sol , et le pic en novembre (?), le taux est finalement stable tout au long de l'année !
Je ne pense pas que la truffière ait été travaillée dans le cadre de ce suivi. Un scientifique ne fait varier qu'un paramètre à la fois dans ces études pour bien isoler ses effets. D'autant plus que le travail du sol a fait l'objet d'un autre protocole (qui n'a d'ailleurs rien donné en deux ans).

Et oui, c'est stable tout au long de l'année. Surprenant et compliqué d'expliquer l'apparition du brûlé par une augmentation des structures mycéliennes qui n'a pas lieu en juin.
Une chose de sûre : le producteur a un taux nettement au dessus du non producteur.
Nettement, surtout en mai et aout. Hors on connait l'importance du mois d'aout pour la truffette... Si ton mycélium ne survit pas en aout, si la truffette en dépend, il y a de forte chances qu'elle meure.

Fred
rabase
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par rabase »

Peut être q u en mai juin des substances sont initiées ou sécrétées enzymes antibiotique effet herbicide etc
omisc
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par omisc »

Fred, bizzar chez toi c'est juin l'apparition des brulés ? ici (ardèche) les brulés je les ai constaté autour du 25 avril cette année... et d'autres personnes du forum avaient aussi des brulés qui se declenchaient au même moment...
Dom
jacques 37
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par jacques 37 »

Voici un brûlé en pleine progression.
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Jacques 37
jacques 37
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par jacques 37 »

oui ce sont bien des orchidées que vous avez vu au premier plan
Image
Alors s'il existe bien une relation entre le mycélium et les orchidées :!: :!:
Je n'ai jamais trouvé une seule truffe :roll:
Jacques 37
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melano
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par melano »

Je voudrais revenir sur cette étude espagnole qui mine de rien fait bien avancer les choses. Un aspect qui pourrait passer inaperçu, c'est la quantification du mycélium présent sous les arbres.

C'est vrai qu'à première vue, 0.2 mg de mycélium par g de sol, ça parle pas des masses. Mais en réfléchissant un poil, on s'aperçoit que ça fait en réalité 0,2 grammes de truffes par kilo de sol.

En novembre, on est même à 0.5 grammes de truffes par kilo de sol. La masse volumique moyenne du sol étant voisine de 2 pour simplifier les calculs, on a 2 kilos de sol dans un litre.

Bilan, on arrive à avoir sous les producteurs 1 grammes de mycélium par litre de sol. C'est déjà nettement plus parlant.

Si on calcule sur un brûlé de 1 m de rayon sur 20 cm d'épaisseur (profondeur travaillée dans la méthode intégrée), on arrive à 680 L de sol soit 680 grammes de mycélium de truffe sous un arbre.

Et là, c'est encore plus parlant. La truffe, dans un brûlé producteur représente quand même une sacrée biomasse de mycélium. Même si on a sans doute surestimé un peu lors des calculs, difficile de s'imaginer qu'on a plusieurs centaines de grammes de mycélium de truffe sous chacun de nos arbres producteur en permanence. C'est l'appareil végétatif du champignon. Mais c'est normal, il est là.

Après, si on trouve 300 grammes de truffes "ascocarpe" l'hiver suivant, ce n'est pas forcement énorme par rapport à la masse de mycélium présent. Et surtout, la masse de toutes les truffettes qu'il peut produire au printemps est sans doute dérisoire au regard de la masse total de l'individu "truffe" (le fameux "genet") présent sous forme de mycélium sous l'arbre.

Donc, lorsqu'on réussi à installer la truffe sous un arbre, elle fait pas semblant et elle prospère si tout va bien. Normal que ça brûle et que ça produise quasiment à tous les coups si on n'est pas trop mauvais. Encore faut-il que le brûlé soit causé par mélano et non par un autre champignon. Et que le mycélium soit présent tous les mois de l'année (hormis en avril) d'où l'importance d'arroser pour le mycélium (sujet d'une autre fil de discussion du forum).

J'espère ne pas avoir fait d'erreur de calcul. A vous de me dire.

Fred
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tuber01
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par tuber01 »

D'où le fait que les truffettes ne sont pas reliées par "un" fil à la racine mais par tout un maillage dense de fils à la manière d'une toile d'araignée en 3 dimensions. Et que si un fil est rompu , le flux passe par n autres chemins encore possibles. Qui plus est , les connexions et chemins se font et défont en permanence.

Seb
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jjr24
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par jjr24 »

Bonjour,

Le mycélium peut coloniser de très grandes surfaces: celui de la truffe devrait coloniser le sol de la même manière :wink:

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... GU&cad=rja
Cordialement.JJR24
JRaph84
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par JRaph84 »

Hello!

J'ai du mal avec cette étude par rapport au creux du mois d'avril car ici l'activité a démarré vers la 3ème semaine d'avril, en lien avec les précipitations / la reprise en végétation de la parcelle.

Sinon il y a un autre creux notable en décembre dont personne ne parle, encore une fois lié à l'activité de l'arbre hôte et/ou du milieu (repos végétatif) ? autre explication ?
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melano
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par melano »

Avril, sur les plateaux espagnols de Teruel, c'est loin d'être le Vaucluse coté conditions climatiques. Sans doute aussi cela correspond à la période l'année où la biomasse racinaire est la plus faible?

Décembre : régression du mycélium au profit des ascocarpes?

Ce ne sont que des hypothèses.

Fred
jclo
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par jclo »

j'essaie de remettre la main sur une étude que j'ai lu ou il est dis que que l'activité du mycélium au mois de novembre aurait un rapport avec le dégagement d’éthylène du à l'entrée en décomposition des premières truffes !!!! nous aurions donc pas intérêt à vouloir sauver quelques truffes de marques puisqu'apparement elles vont contribuer au développement du mycélium et à son renforcement ... j'ai aussi une grande interrogation quand à la date de formation des primordiums car il semble il y avoir des contradictions dans les études du cycle de la truffe pour certains il se forment déjà de novembre à janvier pour d'autres ce serait au printemps ?
j'essaie de traduire au mieux possible le PDF de Puvogeel Andres qui me parait un résumé intéressant de ce qu'on sait sur la truffe actuellement
jc
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tuber01
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Re: Variation saisonnière des quantités de mycélium et brûlé

Message par tuber01 »

Je vais peut être dévier du fil de départ mais j'ai toujours en tête la fois où j'ai voulu sauver des truffes de marques, une 10aine à la queue leu leu sur un même arbre. Et bien 2 mois après il n'y en avait pas une seule, pourries, disparues, volatilisées (et pas de voleur).
Et rebelote l'an passé sur un arbre avec 2 belles truffes, je n'ai jamais réussi à les avoir mures, elles sont passées directement au stade pourries.

Je pense que certaines truffes ont un "probleme" dans leurs gènes qui fait qu'elles sont destinées à pourrir quoiqu'on veuille. Et souvent avec les premieres truffes produites.

Seb
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