Une question qui me turlupine et qui concerne la nutrition de notre champignon préféré : faut-il (je pense que oui) différentier les besoins du mycelium et ceux de la truffe en elle même ?
La culture de la truffe évolue et il en va de même pour la sélection parcéllaire. Il fut un temps où l'on plantait les truffiers sur des terres "à rien" mais qui présentaient l'avantage de n'avoir pas été modifiées par des années de travaux agricoles (travail du sol, fertilisations, traitements,...). Aujourd'hui, on est déjà plus pressé et la truffe est parfois envisagée comme une culture à part entière et pas seuleument pour occuper les sols. De fait comme pour toute culture, on peut être amené à envisager une fertilisation, et là ça se complique un peu... car il faut dissocier les besoins du végétal de ceux du champignon, évaluer quels sont les besoins du champignon en fonction de son stade de développement... et reste aussi les amendements qui visent à agir sur la qualité du support : le sol lorsqu'on cherche notamment à en améliorer la structure.
Je souhaiterais synthétiser un peu tout ça et ça commence par une série d'interrogations. Venez nombreux, je pense qu'il y a matière à débattre

Tout commencerait par une évaluation des besoins Sol/végétal-champignon (forme végétative et "fruit") de nombreux éléments entrent en ligne de compte, je vais commencer par les premiers qui me viennent à l'esprit mais il y en a sûrement d'autre :
Prenons le cas du calcaire : pourquoi en amène t-on dans des sols qui en ont déjà quand on sait que la teneur favorable à la truffe va de 1 % à 70 % de calcaire total ?? Les amendement préférés sont des amendement grossier qui ont un effet structurant et une libération lente du Calcium... mais qu'en est-il de la fraction fine assimilable ?? elle est a priori essentielle ....
Le potassium, on sait qu'il entre dans la composition de la gleba, les sols carencés en potasse sont fréquents et M. Demerson en fait une des raison de l'arrêt de la production sans pour autant amener de solutions à ce problème.
Le phosphore : certains disent qu'il ne faut pas en tenir compte mais d'autres en font un critère de sélections des parcelles ... Mais au fait ...à quoi ça sert le phosphore ??... moi tout ce que je sais, c'est qu'en viticulture, on en utilisait sur les plantiers pour améliorer la reprise. De toute façon le dosage du phosphore dans les analyses conventionnelles (méthode Joret) n'est a priori pas adapté à la trufficulture.
L'azote : il favorise la croissance végétative.... oui si on en amène en mars... mais il rentre aussi en bonne part dans la composition de la gleba ... donc si on en amène en été quand l'ascocarpe est en pleine croissance ???
La matière organique : faut-il la combattre ?? Pas si sur. Tout dépend d'où l'on part. Pour aller dans un sens ou dans un autre il faut avoir une grande connaissance de son terrain. Et savoir que rien n'est jamais figé. Moi sur ma parcelle, de maintenant 1 ha, j'ai fait 5 bilans agro complets ce qui m'a permis de déterminer 4 zones bien distinctes sur lesquelles j'essaye de nuancer mon travail ... l'homogénéité des sols est une illusion !!
Je m'arrête là mais il y aura encore beaucoup d'autres questions. Si la truffe est une culture à part entière, la satisfaction de ses besoins nutritionnels aux divers stades de son évolution ne peut pas être une question laissée sans réponses ou avec des réponses approximatives ou incomplètes. Lorsqu'on fertilise un champ de blé on sait en général pour quoi on le fait... en trufficulture c'est pas toujours très évident.
Olive