Une truffière dans le Cantal ?

L'endroit pour discuter des qualités du sol idéal... Faune, flore, drainage, pédologie sont ici à leur place.

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CANTALOU
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Une truffière dans le Cantal ?

Message par CANTALOU »

Bonsoir à tous,

Je suis nouveau sur le forum et je viens vers vous pour quelques conseils pour la concrétisation de mon projet.

J’ai parcouru en diagonale le forum et j’ai déjà lu beaucoup de choses très intéressantes.

Je suis intéressé depuis des années par la trufficulture, même si le département du Cantal n’est pas connu pour sa production de truffe....
Pour ma part, mon terrain est situé dans le bassin sédimentaire d'Aurillac et le sous-sol n’est donc pas constitué de roches volcaniques ou bien métamorphiques comme dans presque tout le reste du département.

Je dispose d’une parcelle de 18 000 m2, ancienne pâture orientée plein sud à 650 m d’altitude, qui n’est plus exploitée depuis 20 ans (à part pour l’entretien réalisé quelques mois par an par des moutons ou des chevaux). La parcelle dispose d’une source qui pourra éventuellement être utilisée pour l’irrigation surtout les premières années ou bien en cas de sécheresse. Sur son pourtour, la parcelle présente des haies bocagères anciennes avec chênes, frênes, noisetiers : J’envisage donc de planter une première rangée « pare-feu » de fruitiers pour ne pas contaminer mes jeunes plans minorisés avec les chênes centenaires des haies.
Comme la mise en production rapide n’est pas mon objectif, j’envisage de planter des chênes espacés de 8 m en tout sens afin d’abord d’avoir une cohérence visuelle avec le verger tout proche et ensuite de limiter les interventions dans le temps sur la parcelle.

Reste à savoir si le terrain est favorable à l‘installation d’une truffière. Il se divise en deux parties distinctes :

1) Une partie haute, d’environ 12 000 m2, en pente forte (ce qui interdira la mécanisation éventuelle) : Le sol est drainant et présente des petits morceaux de calcaire (une plus grande proportion, plus on monte) ; (cf. photos ci-dessous).
D’après la carte géologique, le sous-sol est constitué de marnes et de calcaires dolomitiques.
Ayant planté un verger il y a quelques années sur une parcelle contiguë, je dispose de photos de « sondages » présentant différents échantillons du sol :
- Photos partie haute :
https://www.dropbox.com/sh/myc4gug1y7qz ... SX9da?dl=0
- Photo carrière de Vaurs (même sous-sol que la partie haute) :
https://www.dropbox.com/sh/i30883wmdgcm ... YwNZa?dl=0

2) Une partie basse, d’environ 6 000 m2, en pente faible, avec un sol qui me semble plus lourd que celui de la partie haute et qui présente moins de morceaux de calcaire même si globalement ça reste la même chose. Sur la carte géologique, le sous-sol est censé être des argiles sableuses que je n’ai rencontrées que très rarement en plantant le verger voisin, mais c’est arrivé (cf. photos).
- Photos partie basse :
https://www.dropbox.com/sh/mzomq8ua5psf ... SY9Ya?dl=0

Que pensez-vous de la possibilité de planter une truffière sur cette parcelle (partie haute, partie basse, les deux) ? Le type de truffe à implanter ?
Quel laboratoire d’analyse me conseillez-vous pour faire réaliser une analyse de sol (LCA Bordeaux / Pépinières Robin) ?

En vous remerciant d’avance pour vos conseils avisés.
bion
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bion »

Bonjour,

Robin ne font pas les analyses eux-mêmes, ils sous-traitent aux laboratoires Teyssier, quand j'ai fait faire mes analyses il y a presque 3 ans, elles ne comportaient pas le CEC.
Si tu passe par eux, assure toi d'avoir cette donnée (tu trouveras les explications dans le sujet sur "Trufpyr").

Sinon, difficile à dire d'après les photos, mais je pense que tu dois avoir pas mal d'argile.
Si ton sous-sol est le même que celui de la carrière (épaisse couche de cailloutis ma semble t-il), c'est très bien.

Tout passe avant tout par les résultats de l'analyse.

Michel.
martindugard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par martindugard »

Re-salut Cantalou ;

je t'ai déjà répondu dans le post " présentation des nouveaux " , et je n'avais pas encore lu toute ta présentation de ton terrain .

Je vais te donner mes impressions, mais je ne suis pas omniscient, et d'autres membres du forum te donneront aussi sûrement des conseils au moins aussi avisés que les miens :
1°) LCA à Bordeaux me semble très compétent pour tes analyses : pour autant que je sache, c'est là que Robin fait faire les analyses qu'on lui confie ( en tout cas, il y a 10 ans, c'était comme ça ).
2°) Fais faire 2 séries d'analyses : Une pour la partie haute, l'autre pour la partie basse.
3°) Il n'est pas interdit d'envisager 2 plantations : une en haut, l'autre en bas : sous réserve de confirmation par les analyses, il me semblerait que ta partie haute puisse recevoir Mélano.
4°) pour le choix des essences à installer : celles qui poussent à proximité semblent adaptées : c'est plutôt celles-là qu'il faut choisir; perso, je choisirais chêne.
5°) la possibilité d'irrigation est un facteur favorable important.
6°) A moi, personnellement ( mais je ne suis toujours pas omniscient : d'autres avis te seront donnés ), il ne me semble pas primordial de planter une rangée de fruitiers "coupe-feu" : si ton sol est contaminé par d'autres variétés, : 1- c'est pratiquement certain. - 2 : est-ce que c'est nuisible ??? - 3 est-ce qu'une rangée de pruniers te protègera mieux qu'une rangée de chênes ? - 4 : tu ne maîtrises absolument pas la propagation des inconnus ou des indésirables dans ton sol : un lapin errant est un vecteur de tout et n'importe quoi; une taupe ou un mulot idem, ne parlons pas des sangliers, des oiseaux, des vers de terre ...
7°) A moins de viser une exploitation truffière "intensive" ( il me semble que ce n'est pas ton objectif ), ton projet de planter en 8m. par 8m. en toutes directions ( quinconce ) me semble avisé : avec Mélano, un point à éviter est la fermeture du milieu : si tes arbres sont à 8m. les uns des autres, et si leur développement n'est pas de type "forêt tropicale" , 8m. est mieux que 6m. , et peut-être même que 10m. ne serait pas une ânerie ... selon le travail de taille que tu envisages, le caractère plus ou moins poussant de ton sol, sa profondeur ...
8°) si, en plus, ton sol est plutôt sableux, c'est encore un élément super-favorable ( au moins pour Mélano ) .
9°) je te disais qu'on n'est pas obligé de faire tout en une seule variété de truffes : si tu as une majorité de mélano pour le plaisir, le prestige , le goût , le rapport ( aléatoire ) ... , une partie en Aestivum ( de printemps ou d'automne : uncinatum ) te permet : -1 de faire travailler ton ou tes chiens 8 mois par an au lieu de 3 : ce n'est pas négligeable , - 2 : de goûter de la truffe fraîche même en été ou en automne : ce n'est pas négligeable non plus. D'autant plus que , si ta partie basse est plus argileuse, plus irrigable, et si tu y plantes un peu plus sérré, l'Aestivum peut s'envisager (aime les milieux plus fermés et humides ).

Voilà : je n'ai sûrement pas répondu à toutes tes interrogations, mais ce n'est pas mon but : fais-toi ta propre idée de ton projet, à partir de toutes les informations ( souvent contradictoires ) que tu pourras récolter, étudie un maximum - notamment sur le forum qui est une source énorme de connaissances - et arme-toi de courage et de patience.

Cdlt

MartinduGard
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melano
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par melano »

Salut Cantalou,

Bienvenue sur le forum.

Bonne idée que cette haie de prunier. Dans un verger, tous les arbres sont en réseau via les champignons au boit d'un moment. Et tes grands arbres en bordure seront sans toute compte tenu de leur puissance en quelque sorte les parrains de tes truffiers.

Pour ne pas qu'ils contaminent tes petits avec des champignons ectomycorhiziens, faire un intermédiaire avec un endo (les glomeromycetes pour les rosacées comme les fruitiers) peut être un super plan.

Ces arbres démarrent leur cycle tôt, les glomus occupent le sol avant les autres et feront sans doute une amorce de cordon sanitaire. Le plus sûr serait même de faire des haies fruitières avec entre les arbres des fruitiers bas.

Attention au froid. Ce n'est pas l'ami de la truffe. Ca gèle les arbres qui débourrent tõt, ca gèle les truffes, ca peur tuer les chênes verts. Par chez toi, charmes ou pins noirs devraient se plaire.

Fred
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bernard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bernard »

Bonjour Cantalou, pour planter mélano c'est certainement un peu juste sur le plan conditions climatiques, mais pas impossible.
Depuis 25 ans que j'essaie de planter cette truffe, après quelques succès limités je me suis fixé une règle.
Tous les plants achetés qui ont produit mélano ont produit une ou deux années et puis plus rien sauf deux arbres qui produisent depuis 6 ans maintenant, mais ils ont été inoculés avec une mélano sauvage locale. Je connais un arbre qui produit depuis 17 ans en sauvage et cela continue !
Je connais d'autres arbres en sauvage qui peuvent produire 5kg de mélano en année favorable.

Si tu veux planter mélano essaies de trouver de la mélano sauvage de ton coin qui serviront à faire des plants myco, sinon laisses tomber mélano, ce sera en pure perte. Au besoin je pourrais t'indiquer deux pépiniéristes qui pourrait faire tes plants sur cette base.
Dans la vie tout n'est qu'une histoire de dosage , encore faut-il avoir le courage d'oser doser !
lubin 81
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par lubin 81 »

bonsoir
Bernard,votre post m'interpelle depuis 25ans vous essayez de planter mélano et les plants achetés produisent 2 ans et plus rien,sauf 2 arbres qui ont été inoculés avec de la truffe naturelle après plantation par ensemencement ou le plant fait directement avec elle? Pouvez vous dire que la locale est une certitude de production dans votre cas?
Lubin
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CANTALOU
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par CANTALOU »

Bonsoir à tous et merci pour vos réponses et l’intérêt que vous portez à mon projet atypique sur les terres cantaliennes...

@bion @martindugard : Je comprends parfaitement que le point de départ de tout ça est de faire réaliser une analyse de sol qui dans le meilleur des cas permettra de continuer à faire vivre l’espoir...
J’ai demandé un devis au laboratoire AUREA qui est, semble-t-il, « l’héritier » du LCA Bordeaux (https://www.aurea.eu/) :
- Texture et granulométrie ; 
- pH ;
- Données physico-chimiques ;
- CEC ;
- Rapport C/N.

Je compte dans un premier temps faire réaliser une analyse uniquement sur la partie haute du terrain (qui semble la plus favorable à la culture de la truffe). Si les résultats sont plutôt positifs, il sera toujours temps de faire une seconde analyse pour la partie basse afin d’affiner le projet et de choisir le type de truffes (ou les types de truffes) à planter sur la parcelle (@martindugard, j’aime bien l’idée de panacher les plantations si la variété du sol l’appelle)

Pour répondre à @martindugard sur son message dans « présentation des nouveaux » et être plus précis concernant mon projet :
- Ce que tu recherches : quels objectifs : Je ne recherche pas à mettre en place une truffière pour une production intensive, l’idée est plutôt de valoriser le terrain qui actuellement ne sert à rien en plantant de « beaux arbres » et s’il y a par chance une production de truffe après quelques années ; parfait !
- Que planter : Comment planter : Avec quels accessoires ( irrigation, paillages ... ) : Mon idée initiale été de planter des chênes pubescents espacés de 8 m en tout sens (pourquoi pas 10 m en effet), avec paillages au sol et dispositif de protection pour faciliter l’entretient de la parcelle par des moutons + dispositif d’irrigation (goutte à goûte, asperseur ; je ne sais pas ce qui est le mieux) ; mais bon ça dépendra au final du type de truffe implanté...
Concernant le choix du chêne pubescent, preuve est faite, vu les très beaux sujets présents dans les haies, que cette variété se plait particulièrement sur ce terrain que ce soit en partie haute ou en partie basse...
- Conduire de la plantation : Le temps que tu veux y consacrer : J’espérais y consacrer principalement du temps lors de la mise en place et ensuite réduire au maximum mes interventions, notamment en limitant la nécessiter de tailler les arbres.
- Les moyens ( financiers &/ou en matériel ) que tu veux y consacrer : Entre 3000 et 5000 euros max ;
- et d'autres ( chiens, patience ... ) : Pour le moment, je n’ai plus de chien, mais en effet ça fait partie du projet pour dans quelques années.

@martindugard; @melano : Concernant la problématique de la mise en place éventuelle d’un « pare-feu », les différentes visions se défendent ; à creuser...

@melano : Côté climat, je pense qu’Aurillac n’est pas si mal loti, car au final nous avons ces dernières années de moins en moins d’épisodes de froid intense sur la longueur en hiver et un ensoleillement supérieur à celui de Toulouse :
https://www.dropbox.com/s/8gj8dlqx04l67 ... 5.pdf?dl=0
+
http://www.meteofrance.com/climat/franc ... 4/normales

@bernard : Je trouve l’idée de partir d’une mélano sauvage locale très séduisante, j’en avait entendu parlé en regardant la vidéo de promotion des pépinières ROBIN :
(cf. 6:58)
https://www.youtube.com/watch?v=iyxhgzy-py0
Malheureusement, cela me semble difficilement réalisable en pratique dans le département du Cantal, car je n’ai jamais entendu parler de la présence de truffe sauvage. Ce n’est pas très étonnant vu que les terres calcaires potentiellement favorables dans le département ne représentent presque rien à côté des terres volcaniques et métamorphiques (cf. carte géologique ci-dessous, les zones calcaires sont les couches rouges qui enserrent la ville d’Aurillac) :
https://www.dropbox.com/s/z8puva5fcfnty ... E.jpg?dl=0

Peut-être en allant chercher chez nos voisins les corréziens....

Bonne nuit à tous.
bion
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bion »

Bonjour,

Pour le climat, en dehors de la température, le facteur essentiel est l'humidité (ou plutôt son absence). La truffe à besoin de périodes de temps sec, c'est ce facteur qui sera limitant pour toi, en tout cas pour mélano.
Quoique avec le changement climatique, sait t-on jamais......

Pour le schéma de plantation, même avec un espacement de 10m, sans tailler, le milieu va se fermer. Regarde l'ombre projetée des arbres qui bordent ta parcelle pour visualiser; le but est que le sol soit exposé au soleil au pied de l'arbre.
Un schéma en "haie" (8X 15m par exemple) serait plus approprié.

Michel
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bernard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bernard »

lubin 81 a écrit :bonsoir
Bernard,votre post m'interpelle depuis 25ans vous essayez de planter mélano et les plants achetés produisent 2 ans et plus rien,sauf 2 arbres qui ont été inoculés avec de la truffe naturelle après plantation par ensemencement ou le plant fait directement avec elle? Pouvez vous dire que la locale est une certitude de production dans votre cas?
Lubin
Bonjour Lubin, j'aurais du être plus explicite, je m'en excuse, je voulais faire court.
En 1993 j'ai planté 27 plants myco mélano et
en 1995 j'ai planté 50 pieds idem.
Les plants qui ont produit n'ont produit que brumale, environ 25%.
Il y a environ 8/9 ans j'ai rajouté aux pieds de quelques arbres de la mélano locale qui avait transité par mon système digestif et c'est là que je trouve de la mélano depuis six ans, sous les mêmes pieds qui produisaient brumale.

En 2003 et 2004 dans une autre parcelle j'ai planté une centaine de pieds mélano provenant de plusieurs pépiniéristes. J'ai commencé à trouver les premières mélanos en décembre 2009 sur des plants mis en place en 2004 et depuis je ne trouve qu'une ou deux saisons sous le même pied.
Sur la même parcelle j'ai planté 30 noisetiers provenant d'un autre pépi, 10 produisent de la brumale qui n'a rien à voir avec le génotype local.

Il y a quatre ans j'ai commencé à planter dans une autre parcelle des pieds (contrôlés CTIFL) fait avec de la mélano locale, je dois attendre un peu pour avoir la confirmation nette de ma démarche.
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lubin 81
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par lubin 81 »

Bonjour,
Merci Bernard,donc si je comprends bien les 2 arbres ensemencés avec mélano de façon la plus naturelle,produisent depuis 6 ans de la mélano,et les autres plants qui n'en n'ont pas reçu,mais mycorhizés et certifiés mélano mais avec avec des truffes de provenance inconnue,ne produisent pas ou alors brumale.
Donc vos 2 arbres sont passés de brumale à mélano par cet ensemencement naturel.
C'est bien ça?
Lubin
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bernard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bernard »

lubin 81 a écrit :Bonjour,

Donc vos 2 arbres sont passés de brumale à mélano par cet ensemencement naturel.
C'est bien ça?
Lubin
C'est bien cela.
Pendant des années G Chevalier me reprochait de manger la truffe sauvage de mon coin, il me disait qu'il faut faire des plants avec cette truffe. J'ai mis quelques temps pour me faire à cette idée, aujourd'hui je ne la consomme plus ou simplement pour parfumer des œufs ou à récupérer les spores à la sortie.
Dans deux ou trois ans je pourrai certainement confirmer cette thèse de manière bien clairement.

La situation à partir de 2003 (2e plantation) est un peu différente, je reprends ci-dessous. Je ne trouve de la brumale uniquement sur les plants provenants d'un seul pépi, facile à ma rappeler je n'ai que des noisetiers qui viennent de chez lui. Les autres origines produisent bien mélano, mais simplement une saison deux au maximum depuis 2009.

En 2003 et 2004 dans une autre parcelle j'ai planté une centaine de pieds mélano provenant de plusieurs pépiniéristes. J'ai commencé à trouver les premières mélanos en décembre 2009 sur des plants mis en place en 2004 et depuis je ne trouve qu'une ou deux saisons sous le même pied.
Sur la même parcelle j'ai planté 30 noisetiers provenant d'un autre pépi, 10 produisent de la brumale qui n'a rien à voir avec le génotype local
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OLIVE81
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par OLIVE81 »

Bonjour

Intéressant ce retour d'expérience.... Bernard permettez-moi de vous demander: cette supériorité de la sauvage par rapport à du tout venant de plantation... Vous l'attribuez à quoi ?

Olive
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bernard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bernard »

OLIVE81 a écrit :Bonjour

Intéressant ce retour d'expérience.... Bernard permettez-moi de vous demander: cette supériorité de la sauvage par rapport à du tout venant de plantation... Vous l'attribuez à quoi ?

Olive
Tout simplement que ce génotype a certainement dû traverser les dernières glaciations qu'il est bien plus adapté aux conditions spécifiques chez moi. Ce génotype n'est pas supérieur à d'autres tout simplement mieux adapté, nuance. Par contre il semble que cette truffe résiste à des gelées légères, de l'ordre -4/5°
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par lubin 81 »

bonjour,
Bernard,donc il semblerait qu'il soit préférable pour avoir de bons résultats dans les truffières,de ne mettre que la truffe locale dans nos plants et pas une variabilité comme dans les plants des pépis dont les truffes viennent d'un peu partout.
Avez vous fait la même expérience sur un certain nombre d'arbres de vos truffières de 93 et 95? Quel a été le résultat? sinon pourquoi ne pas l'avoir renouvelé?
Lubin
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bernard
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Re: Une truffière dans le Cantal ?

Message par bernard »

Pour moi il n'y a plus de doute, la truffe sauvage, dont j'ai la chance de pouvoir affirmer qu'elle n'est pas issue de spores échappées d'une plantation quelconque, mais bien d'un génotype local confirmé par les études de l'adn effectuées par Cl Murat.
Il y a quelques années je voulais lever le pied à cause des résultats atteints pour beaucoup d'efforts donc je n'avais pas renouvelé les expériences sur les arbres les plus anciens. Je pensais pas trouver aussi longtemps de la mélano, je misais davantage sur les nouvelles plantations, également le premier terrain n'est bien terrible pour la truffe, le deuxième est meilleur et moins bon que le troisième.
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